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Quelle est la force de l’économie allemande ?

Quelle est la force de l’économie allemande ?

20-06-2018 à 05:21:00

Bien souvent les journalistes, économistes et hommes politiques français mettent en avant la force de l’économie allemande. Serait-ce par fatalité devant l’ampleur des réformes à entreprendre ? Ou en extrapolant le principe footballistique, qui veut que « le football est un sport qui se joue à onze contre onze et, à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne » ?

 

L’Allemagne est, en effet, plus « forte » que la France, du moins économiquement. Le PIB (richesse totale produite par un pays) par habitant est plus élevé en Allemagne qu’en France (50 milliers d’euros contre 44 milliers d’euros chez nous).

Selon les économistes libéraux, l’une des principales raisons est que l’État allemand (l’unité allemande est récente, elle a été menée au XIXe siècle) s’implique moins et laisse plus de liberté aux entreprises (moins d’imposition, par exemple). La France est, en effet, très centralisée (autour de Paris) et très interventionniste. Certains gouvernants français récents et anciens pensent ainsi résumer le pays à eux tout seuls (« l’État, c’est moi », disait Louis XIV) et ne respectent pas l’indépendance des entreprises.

Une autre raison est que le capitalisme allemand est très familial, ce qui permet à une entreprise de se projeter dans le temps et d’investir sur le long terme. De plus, il y a une volonté allemande de se concentrer sur la qualité, le haut de gamme, avec des salariés bien formés. La « deutsche Qualität » est mondialement connue. 

D’autres raisons culturelles sont invoquées par certains intellectuels, notamment l’importance des influences protestantes où chaque individu doit s’en sortir par lui-même, en se reposant au minimum sur la collectivité, et, par conséquent travailler, car l’idée d’assistanat est peu acceptée.

Certaines critiques du système allemand avancent que les entreprises de l’outre-Rhin sont moins regardantes sur les critères sociaux et n’hésitent pas à sous-traiter à des pays d’Europe de l’Est à coûts moindres et à tirer avantage de l’ouverture des frontières.

Toutefois, l’avenir est loin d’être rose dans le pays de Goethe, car la démographie est un réel problème, le remplacement des générations n’est pas assuré, avec un indice de fécondité par femme autour de 1,6 (le taux minimum pour maintenir la population, hors immigration, se situe vers 2,1).

Dans 20 ans, parlerons-nous encore de deutsche Qualität ou bien de deutsche Problem ?

 

Xavier de Corsac

 

Actuailes n° 87 – 20 juin 2018

 

 


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