L’opposant congolais Jean-Pierre Bemba a été acquitté en appel et libéré par les juges de la cour pénale internationale (CPI) le vendredi 15 juin dernier.
Jean-Pierre Bemba avait été arrêté en 2006, puis condamné à dix-huit ans de prison en 2016 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour les atrocités que ses troupes avaient commises en Centrafrique. Les juges de la CPI ont estimé que la condamnation de l’époque n’avait pas lieu d’être, car l’accusé avait montré à plusieurs reprises sa volonté de punir les auteurs des crimes dans les rangs de sa milice.
Beaucoup d’observateurs de la politique en RDC estiment que cette libération arrive à point nommé pour redistribuer les cartes des élections présidentielles censées avoir lieu avant la fin de l’année. En effet, ces élections devraient être les plus ouvertes depuis de longues années, puisque l’actuel président Kabila ne devrait pas pouvoir se représenter et que l’opposant jusque-là principal, Moïse Katumbi, est exilé du pays et ne peut donc pas se présenter.
Jean-Pierre Bemba apparaît désormais pour beaucoup de Congolais comme l’opposant principal et un prétendant sérieux à la présidence. Les partisans du MLC, le parti de Jean-Pierre Bemba, ne cachent plus à Kinshasa leur souhait de le voir prendre le flambeau de l’opposition pour les prochaines élections. Des rassemblements sont ainsi organisés pour réclamer son retour au pays. L’opposant attend cependant le verdict des juges de la CPI pour une autre condamnation afin de savoir s’il peut retourner dans son pays. L’adéquation parfaite dans cette affaire entre le calendrier judiciaire et électoral vient raviver les critiques de plus en plus nombreuses sur le caractère politique des verdicts de la CPI, institution souvent considérée en Afrique comme l’outil des puissances occidentales pour imposer leur politique à l’Afrique.
Sacha Balbari
Actuailes n° 87 – 20 juin 2018
Kim Jong-un
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