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Les services d’urgence

Les services d’urgence

02-10-2018 à 23:00:00

Depuis quelques temps, le SAMU fait parler de lui avec, dernièrement, l’annonce de faire porter des gilets pare-balles à ses médecins dans le Var ou plus tristement après les décès de personnes n’ayant pas été prises en charge assez tôt. Comment le SAMU fonctionne-t-il et est-il performant ?

 

Quels sont les numéros d’urgence ?

Il y en a plusieurs en France : le 18 permet d’appeler les pompiers, le 15 joint la régulation du SAMU pour les urgences médicales, le 17 les services de police ou de gendarmerie en cas de problème de sécurité.  Enfin le 112, qui peut être composé depuis un portable, permet également de joindre la régulation du Samu dans la plupart des pays d’Europe. Dans vingt-huit départements, le 15 et le 18 aboutissent au même centre et il y a un projet de réunir tous ces numéros en un seul pour simplifier les procédures et donc éviter les délais.

Que se passe-t-il quand on appelle le 15 ?

On parle tout d’abord à une personne qui n’est ni médecin ni infirmière et qui pose les questions nécessaires pour comprendre la situation et son degré d’urgence : Qui appelle ? Où est la personne ? Quel est son problème (douleur dans la poitrine, malaise, blessure…) ?

Ce permanencier envoie ensuite l’appel au médecin régulateur, avec un code de couleur pour dire l’urgence de la réponse (très urgent, urgent ou conseil médical simple). Le médecin écoute à son tour l’appelant et lui pose des questions pour pouvoir décider des moyens d’aide à employer : envoyer une ambulance pour l’emmener à l’hôpital, lui donner un simple conseil, envoyer un SMUR (véhicule avec infirmier et médecin pour débuter les soins sur place), envoyer SOS Médecin (un médecin généraliste qui se déplace à la maison)…

Arrive-t-il que le régulateur se trompe ?

C’est difficile à évaluer ! La régulation médicale est une tâche extrêmement complexe, car on a seulement les éléments racontés par le patient, qui a souvent mal ou peur et ne dit pas tout. Complexe aussi car les moyens sont limités : une fois que le régulateur aura envoyé ses deux véhicules de SMUR, par exemple, dans une petite ville, s’il y a un appel urgent pour un arrêt cardiaque, il devra recontacter un des SMUR, le détourner de sa route s’il est d’accord, bref, perdre du temps ! En revanche, s’il n’envoie pas un SMUR et que l’état du patient empire chez lui, il en sera responsable ! Enfin, beaucoup de gens appellent aussi pour rien le SAMU, qui reçoit environ 30 millions d’appels par an, ce qui risque de faire passer les appels importants inaperçus…

En décembre 2017, il y a eu le cas de Naomi, où il semble que des erreurs graves aient été commises : le médecin n’a pas été consulté par la permanencière, les secours sont venus très tard, bref, ce n’est pas à la gloire du système.

Cependant, pour avoir fait de la régulation et du SMUR et avoir, il y a quelques temps,  participé dans la rue à la réanimation d’une vieille dame qui avait fait un arrêt cardiaque en attendant le SAMU qui a pris la suite, je crois qu’il nous faut prendre conscience de l’efficacité assez unique de notre service d’urgence français. Et aussi comprendre que nous remettons sans cesse notre vie entre les mains de personnes imparfaites et qui peuvent se tromper (c’est pareil avec le conducteur d’un train, les professeurs…) : c’est la réalité et la beauté de nos sociétés humaines !

Enfin, je crois que quiconque n’a pas dû prendre des décisions dans l’urgence, sans pouvoir en mesurer les conséquences, sans avoir toutes les informations et le tout en deux minutes, ne peut se figurer ce qu’est la régulation du SAMU : n’hésitez pas à vous lancer, si vous vous en sentez la fibre !

 

Anne-Sophie Biclet

 

Actuailes n° 89 – 3 octobre 2018

 

 


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