Dimanche 7 octobre, le candidat de droite est arrivé largement en tête au premier tour de l’élection présidentielle avec 46 % des voix.
Un pays qui va mal
Le Brésil connaît tout d’abord une grande violence. Liée au trafic de drogue, elle touche surtout les quartiers pauvres, appelés favelas, et le nord-est du pays. En 2017, sept personnes étaient tuées chaque heure. Ainsi, les meurtres ont fait plus de morts au Brésil que la guerre en Syrie sur les quatre dernières années.
Le second problème est la corruption des hommes politiques. En effet, certains utilisent leur pouvoir pour favoriser des entreprises et ainsi gagner beaucoup d’argent. D’ailleurs, un ancien président, nommé Lula, est actuellement en prison et n’a pas pu se présenter à cette élection.
Enfin, depuis 2011, le pays est plongé dans une grave crise économique. Plus grand pays d’Amérique latine, le Brésil est la huitième économie mondiale. Le taux de chômage, qui mesure le nombre de gens qui cherchent du travail, a doublé entre 2011 et 2017. Le pays s’est beaucoup endetté.
Le « Trump brésilien »
Les 147 millions d’électeurs de ce grand pays ont failli élire dès le premier tour un candidat peu connu il y a encore un an. Jair Bolsonaro est un ancien militaire qui promet de mettre fin aux souffrances des Brésiliens. Il a été attaqué durant la campagne et grièvement blessé. Cet attentat a accéléré son succès. Il promet des méthodes fortes contre les criminels. Il veut, par exemple, autoriser les « gens bien » à avoir une arme pour se défendre. Il propose également de donner plus de pouvoir aux policiers.
En économie, il veut privatiser, c’est-à-dire vendre des entreprises qui appartiennent à l’État, afin de renflouer les caisses du pays. Enfin, Jair Bolsonaro est un fervent catholique qui défend les valeurs traditionnelles et veut lutter contre la drogue. Il est souvent comparé au président américain Donald Trump.
Enjeux du second tour
L’autre finaliste s’appelle Fernando Haddad. Il a obtenu 29 % des voix au premier tour. Politicien depuis vingt-huit ans, il est en partie associé par les électeurs aux scandales de son parti situé à gauche. Il est donc condamné à l’exploit pour pouvoir l’emporter. Il aura besoin du soutien des autres candidats, éliminés au premier tour. Il veut également mieux expliquer son programme, qui est l’exact opposé de celui de son adversaire. En attendant, les deux candidats ont repris leur campagne pour séduire de nouveaux électeurs. Jair Bolsonaro a reçu le soutien de nombreux footballeurs, véritables stars au Brésil et dans le monde entier, à commencer par Lucas Moura, Ronaldinho ou encore Cafu. Mais à ce stade, rien n’est joué. Réponse le 28 octobre.
Julien Magne
Actuailes n° 90 – 17 octobre 2018
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