Le président Macron a décidé de restituer au Bénin les statues royales prises par le général Dodds dans le palais de Béhanzin en 1892.
Cette décision fait suite à un rapport présenté le 23 novembre dernier au président par les universitaires Felwine Sarr et Bénédicte Savoy demandant la restitution de milliers d’œuvres d’art africaines faisant partie pour la plupart de la collection du musée du Quai-Branly à Paris.
Ce choix n’a pas manqué de susciter l’enthousiasme de nombreux intellectuels et hommes politiques africains qui voient d’un bon œil le retour de ces œuvres d’une grande valeur culturelle et financière. Beaucoup, cependant, à l’instar de l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, voient dans cette décision une mise en danger du patrimoine historique africain, au vu de l’état de délabrement des rares musées présents sur le continent africain.
Au total, environ 85 % du patrimoine culturel africain se trouvent hors d’Afrique, en grande partie issus des souvenirs que les colons et les militaires ont rapportés de leurs séjours africains et du relatif désintérêt longtemps porté en Afrique pour l’art local considéré comme secondaire. Longtemps délaissée depuis les indépendances des années 1960, la culture intéresse de plus en plus les États africains, à la mesure de l’intérêt croissant du grand public pour les arts premiers. Le président Macron a déjà laissé entendre que cette restitution était une première étape et serait suivie de plusieurs autres.
Salcha Balbari
Actuailes n° 92 – 28 novembre 2018
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