Le président de la République vient d’annoncer un « plan santé », une réforme de l’organisation des soins qu’il souhaite mettre en œuvre d’ici 2022. Voici quels sont les enjeux et les réponses.
En France, le système de santé est financé par des impôts prélevés sur les salaires ou directement auprès des personnes non salariées. Toutes les personnes qui travaillent sont obligées de cotiser à la Sécurité sociale ou « Sécu » (une sorte d’assurance de santé) et, pour ceux qui n’ont pas d’emploi, il existe une assurance de santé qu’on appelle la CMU, payée par l’État (donc par les impôts de ceux qui cotisent).
Les enfants et les jeunes sont pris en charge par la Sécurité sociale de leurs parents. Lorsqu’on va voir un médecin ou acheter des médicaments à la pharmacie ou encore qu’on est hospitalisé, c’est la Sécurité sociale qui paye directement les frais. Parfois on a une somme à payer, si le médecin a un tarif plus élevé que celui prévu par la Sécu, ou bien si on achète des médicaments non remboursés. De même, quand on est hospitalisé il y a un tarif à payer pour les repas ou la chambre, qui n’est pas remboursé par la Sécu. Cependant, cela permet à chacun de se soigner correctement quels que soient ses moyens.
Actuellement, le système de santé en France a trois problèmes importants : le premier, c’est son coût qui est élevé par rapport aux autres pays d’Europe, notamment à cause du coût de l’administration qui le gère et du prix des médicaments. Le deuxième est l’inégalité de répartition des médecins et de l’offre de soins (c’est-à-dire du type d’examens ou de spécialités qu’on trouve à proximité de chez soi) ; certaines régions de France manquent cruellement de médecins. Le troisième est le manque de fluidité entre la médecine qui se fait en ville (au cabinet du médecin) et celle qui se fait à l’hôpital : trop de personnes vont à l’hôpital, notamment aux urgences, alors qu’elles auraient pu être soignées en ville, et certains services de l’hôpital n’arrivent plus à fonctionner correctement.
Pour essayer de régler ces problèmes, l’État propose d’augmenter l’efficacité du système en créant, par exemple, des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS, qui existent depuis 2016, ce n’est pas une proposition nouvelle) : ce sont des médecins, infirmiers, pharmaciens, centres de santé, etc., qui se regroupent pour offrir des solutions adaptées aux patients de la région ; et d’apporter de la technologie dans le suivi des dossiers : nous aurons accès à nos informations de santé sur un dossier informatique que différents médecins pourront consulter, ce qui permettra d’éviter les examens inutiles et de transmettre des informations.
L’État veut endiguer le manque de médecins en supprimant le numerus clausus en première année de médecine : c’est le nombre de personnes qui ont le droit de poursuivre des études de médecine et de passer en deuxième année après avoir réussi un concours – depuis soixante ans, il est trop faible, ce qui explique, entre autres, que l’on manque de médecins aujourd’hui. Il envisage également de faciliter leur travail en créant 4 000 postes « d’assistant médical » pour les aider à habiller ou déshabiller les patients, par exemple, dans les centres où plusieurs médecins seront regroupés. Cela permettrait de gagner du temps pour les soins.
Il y a encore d’autres mesures proposées, avec la création de trois types d’hôpitaux, l’amélioration de la prévention pour certaines maladies comme le diabète, etc., mais beaucoup d’acteurs de la santé reprochent au gouvernement de ne pas prévoir assez d’argent pour financer tous ces projets.
Anne-Sophie Biclet
Actuailes n° 96 – 6 mars 2019
Actuailes 2024 © Tous droits réservés. Conditions d'utilisation with & by Website-modern - Se connecter