Il y a deux semaines, le groupe Airbus, lors de la publication de ses résultats annuels, a annoncé la fin de son programme A380, le plus gros avion civil du monde. Pourquoi y met-il fin ?
L’A380 battait tous les records dans le domaine des « bi-couloirs » (par opposition aux « mono-couloirs » utilisés pour des liaisons courtes) : la possibilité d’asseoir plus de cinq cents passagers (contre environ trois cents pour des A330 et A350), une portée de 16 000 kilomètres et un prix catalogue supérieur à 400 millions de dollars l’unité !
L’A380 était l’accomplissement de nombreuses années de recherche et de développement. Réflexion amorcée au milieu des années 1990, pour un lancement des processus d’industrialisation en 2000, un premier vol en 2005 et une première livraison en 2007. L’aéronautique s’ancre sur le long terme. On peut estimer le budget global du programme à près de 18 milliards d’euros. Il était poussé par quatre moteurs, fournis soit par Rolls Royce, soit par General Electric.
L’A380 répondait à différents objectifs :
Malgré ses atouts, l’A380 reste l’un des plus grands échecs commerciaux récents de l’Europe et ce pour plusieurs raisons :
L’Europe, ultra-distancée dans l’Internet par les GAFAM, tous américains (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), aurait pu voler seule dans le domaine des très gros porteurs. Occasion manquée.
Xavier de Corsac
Actuailes n° 96 – 6 mars 2019
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