Ce 31 mars, la tour Eiffel a fêté ses cent trente ans. Symbole de la ville de Paris et connue dans le monde entier, elle avait été inaugurée le 31 mars 1889.
Ce projet fou est né à l’occasion de la préparation de l’exposition universelle de 1889.
Nous sommes dans la deuxième partie du XIXe siècle et l’ingénieur Gustave Eiffel est spécialisé dans la construction de ponts en fer. Il présente le projet d’une tour de cent vingt-cinq mètres de côté et de trois cents mètres de hauteur. Ce projet est choisi parmi les cent sept présentés. Le plus connu des inventeurs est bien sûr Gustave Eiffel, mais il est secondé de Maurice Koechlin et d’Émile Nouguier, tous deux ingénieurs, et Stephen Sauvestre, architecte.
Une construction impressionnante
Tout un calcul : la courbure des montants est mathématiquement déterminée pour offrir la meilleure résistance à l’effet du vent. Le montage des piles commence le 1er juillet 1887 et dure huit cents jours. Tous les éléments sont préparés à l’usine de Levallois-Perret, à côté de Paris. Sur place, entre cent cinquante et trois cents ouvriers s’occupent du montage.
Il faut s’imaginer que les facilités de constructions ne sont pas celles d’aujourd’hui : les assemblages sont d’abord réalisés sur place avec des boulons provisoires qui sont remplacés au fur et à mesure par des rivets posés à chaud qui en se refroidissant se contractent et assurent le serrage des pièces les unes aux autres. Il faut une équipe de quatre hommes pour poser un rivet : un pour chauffer, un pour le tenir, un pour former la tête et un autre pour l’écraser à coup de masse.
La tour est montée à l’aide d’échafaudages en bois et de petites grues à vapeur fixées sur la tour elle-même. Un sacré chantier !
Défi réussi
Le projet a connu de nombreuses critiques des milieux professionnels de l’architecture ou des habitants du Champ-de-Mars qui ont peur qu’elle s’écroule. Le point culminant de cette campagne est la célèbre protestation des artistes : « Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passionnés de la beauté jusqu’ici intacte de Paris, protester de toutes nos forces, de toute notre indignation, au nom du goût français méconnu, au nom de l’art et de l’histoire français menacés, contre l’érection, en plein cœur de notre capitale, de l’inutile et monstrueuse tour Eiffel, que la malignité publique, souvent empreinte de bon sens et d’esprit de justice, a déjà baptisée du nom de tour de Babel. »
Les contestations et polémiques s’arrêteront d’elles-mêmes à l’achèvement de la tour et face à son succès. En effet, 2 millions de personnes la visite pendant l’Exposition.
Gustave Eiffel est alors décoré de la Légion d’honneur sur l’étroite plateforme du sommet !
Le savais-tu ?
La tour Eiffel devait être conservée vingt ans, son destin change quand Gustave Eiffel met en avant l’utilité scientifique de la structure ; c’est la transmission radiophonique qui va réellement sauver la tour !
En 1912, Franz Reichelt, un artisan tailleur français d’origine autrichienne, eut l’idée de confectionner un « vêtement parachute » destiné à préserver les aviateurs contre les chutes dangereuses. Le 4 février, il saute du premier étage de la tour Eiffel pour en tester la résistance… et meurt en s’écrasant quelques secondes plus tard.
La tour Eiffel sera fermée durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. En 1940, Hitler visite le monument, mais ne peut monter au sommet, les câbles ayant été coupés pour l’obliger à monter les 1 665 marches à pieds, ce qu’il ne fait pas !
Il existe plus de 300 répliques de la tour Eiffel dans le monde entier : aux États-Unis, en Chine, au Mexique, en Roumanie, en Russie, en Bolivie, en Belgique, en Pologne, au Canada, en Espagne, ou encore en Allemagne.
La taille de la tour Eiffel peut varier. En effet, soumise à la dilatation thermique, sous l’effet du froid, elle peut rétrécir de 4 à 8 cm et, quand il fait chaud, la partie exposée au soleil se dilate plus que celle à l’ombre, elle peut donc s’incliner jusqu’à 18 cm…
Nous vous conseillons de nouveau le roman d’Hélène Montardre, L’Exploit de Gustave Eiffel, Actuailes n° 53.
Gaëlle Iordanow
Actuailes n° 98 – 3 avril 2019
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