Au cours de l’été 2018, Louis, Baudouin et Priscille ont quitté la France pour aller vivre au Canada. Chaque jour, ils découvrent les particularités de ce pays, le deuxième plus grand au monde.
Extraits de leur carnet de voyage.
29 juillet
Partis de Paris en avion, nous arrivons enfin à Ottawa, la capitale du Canada. Il est 20h mais sommes très fatigués, puisque le décalage horaire est de six heures entre les deux pays : il n’est en effet que 2h du matin en France et nous n’avons pas l’habitude de veiller si tard ! Mais ce décalage n’est pas le même en fonction du lieu où l’on se trouve au Canada : ce pays est tellement grand qu’il y a six fuseaux horaires différents ! Il y a 4h30 de différence entre la côte ouest (au bord de l’océan Pacifique) et la côte est (province de Terre-Neuve-et-Labrador) !
6 août
Première visite d’Ottawa. Nous sommes surpris par les habitants qui parlent anglais ou français ou parfois mélangent les deux dans une même phrase ! En effet, il s’agit des deux langues officielles du pays. De plus, Ottawa est situé au bord de la rivière des Outaouais qui marque la séparation entre la province anglophone de l’Ontario et celle du Québec où la population parle uniquement français. C’est un peu comme dans Le Grand Fossé d’Astérix !
Autre surprise : nous constatons qu’il y a des portraits et des statues de la reine d’Angleterre dans chaque monument. En effet, le Canada est une ancienne colonie de l’Angleterre et, à ce titre, la reine Elizabeth est aussi reine du Canada. Mais il s’agit d’un titre honorifique puisque le pays est maître de son destin depuis 1931.
10 août
Habitués à courir après les pigeons en France, nous sommes étonnés de ne pas en voir ici. En revanche, nous voyons des écureuils partout : dans les arbres, le long des routes, sur l’herbe et même dans notre jardin ! Ils ne se laissent pas approcher sauf quand nous leur donnons du pain à manger. Ils ne sont pas roux comme en France, mais noirs, gris et de toutes les tailles.
Nous nous rendons dans un parc animalier où nous découvrons des animaux que nous n’avons jamais vus : des caribous, des loups arctiques, des ours polaires, des castors, des orignaux, des bisons et des wapitis. Quel dépaysement !
28 août
C’est la rentrée des classes. Comme il n’y a pas de cantine au Canada, chaque élève apporte son déjeuner dans un sac appelé « lunch bag ». Pour éviter de manger des sandwichs ou des salades tous les jours, nous sommes bien contents d’avoir des boîtes permettant de garder notre repas au chaud pendant plusieurs heures.
Le rythme scolaire est très différent de celui que nous avons connu en France : nous avons cours tous les jours de la semaine, du lundi au vendredi, de 8h à 14h30. Cela laisse du temps l’après-midi pour mener des activités sportives ou culturelles. Mais il y a beaucoup moins de vacances que dans le système français : deux semaines au moment de Noël, une semaine en mars et deux mois l’été.
Enfin, presque tous les enfants vont à l’école en bus scolaire spécial appelé « school bus ». Ceux-ci sont jaunes et prioritaires sur la route : quand ils font une halte pour faire monter ou descendre des enfants, tous les autres véhicules doivent s’arrêter dans les deux sens de circulation.
25 septembre
Nous prenons notre premier cours de patin à glace. Au Canada, le sport national est le hockey sur glace et la plupart des activités d’hiver se font en patin. Lorsque l’hiver est bien installé, le canal Rideau qui traverse Ottawa est gelé et devient ainsi la plus grande patinoire à ciel ouvert au monde ! Sur presque huit kilomètres, tous les habitants viennent s’y retrouver les après-midis, les soirs ou les week-ends en famille, pour éventuellement déguster des « queues de castor » (grands beignets plats accompagnés de sucre, Nutella ou fromage, beurre et ail). Certains adultes vont même travailler en patin à glace en traversant le canal !
16 novembre
Première grosse chute de neige ! Dix centimètres sont tombés dans la nuit, l’hiver commence bientôt et se terminera courant avril. Au total, plus de deux mètres de neige sont tombés au cours de ces six mois, parfois en grosse quantité. Il arrive que les school bus ne puissent pas rouler à cause d’une tempête de neige ou du verglas. Dans ce cas, nous restons à la maison car l’école devient facultative. À partir de cette date et tous les jours de l’hiver, nous allons à l’école avec nos pantalons et nos bottes de neige, nos gros manteaux, nos cache-cou et nos cagoules, car il peut faire très froid : la température est descendue jusqu’à - 35°C et nous allons en récréation jusqu’à - 28°C !
28 décembre
Nous profitons de nos vacances pour découvrir la province du Québec et la ville du même nom, fondée par le Français Samuel de Champlain en 1608, au nom du roi Henri IV. Elle a été la capitale de la « Nouvelle-France » jusqu’en 1763 où elle fut récupérée par les Anglais. Nous découvrons cette belle ville chargée d’histoire, ainsi que ses habitants parlant la même langue que nous, avec, cependant, une intonation différente et un vocabulaire typique. Ainsi, les gens vont « magasiner » (faire les courses), disent « bon matin » (bonjour), « donnent un bec » à leurs enfants (font un baiser) et « parquent leur char » (garent leur voiture). Tous les Québécois sont très attachés à la langue française et luttent de toutes leurs forces pour éviter l’invasion des mots anglais, comme nous pouvons parfois l’entendre en France.
1er avril
Nous attendons désormais la fin de l’hiver avec impatience pour profiter des paysages grandioses et camper dans des endroits isolés, seulement accessibles en canoë. Nous prévoyons également d’aller observer les baleines et les bélougas qui nagent dans le fleuve Saint-Laurent au Québec ; nous voulons découvrir la région d’Acadie et la province de Terre-Neuve-et-Labrador qui a donné leur nom à des races de chiens. Nous vous raconterons cela une prochaine fois !
François Senlis
Actuailes n° 98 – 3 avril 2019
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