Après avoir conquis le sud libyen durant le mois de février et pris le contrôle des richesses pétrolières du Fezzan, le maréchal Haftar s’est lancé dans une grande offensive, sans cesse repoussée, contre Tripoli.
L’homme fort de l’est libyen prend là un gros risque : il doit gagner cette bataille, faute de quoi son prestige en sera fortement terni, car les alliances claniques changent au gré des fortunes militaires des chefs. Face au maréchal, les milices islamistes qui soutiennent le gouvernement d’union nationale contrôlant la région de Tripoli se sont unies, ce qui a permis de stopper l’avancée de l’armée d’Haftar. L’offensive s’est ainsi enlisée dans le sud de la capitale Tripoli, près de l’aéroport international.
Sur le plan diplomatique, la communauté internationale est partagée : d’un côté, les soutiens du maréchal – Émirats arabes unis, Russie, États-Unis, Égypte et plus officieusement la France – ; d’un autre ceux de Tripoli – Qatar et Turquie –, mais il y a aussi l’Italie qui conserve dans son ancienne colonie libyenne un poids non négligeable. Aujourd’hui encore, nul ne sait qui va remporter cette bataille décisive pour l’avenir de la Libye et de toute la région.
Le savais-tu ?
Le Fezzan, cette vaste zone désertique au sud-ouest de la Libye, a été sous domination française de 1943 jusqu’au début des années 1950.
Sacha Balbari
Actuailes n° 99 – 1er mai 2019
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