Face aux images de Notre-Dame en proie aux flammes, le cœur se serre et les larmes montent aux yeux. Car tu as conscience, jeune lecteur, jeune lectrice, que dans cet incendie tu perds une partie de toi-même. Fils et fille de France, nous sommes touchés au cœur, car ce grand vaisseau de pierre concentrait depuis des siècles l’histoire religieuse et politique, mais aussi littéraire et artistique, de notre patrie. Et au-delà de notre pays, tous ceux qui connaissent et aiment la France, comprennent notre peine et la partagent.
Première leçon : la contingence
Quand on voit disparaître une chose qu’on a toujours vue et qu’on croyait impérissable, l’esprit réalise que sous le ciel rien n’est éternel, tout est appelé à disparaître. Avec cet incendie terrible, nous faisons cette expérience philosophique cruciale : la « contingence ». Un mot compliqué pour dire une chose simple : les choses autour de moi ne seront pas toujours. Tout ce que je vois autour de moi, dans le passé, n’était pas et, dans le futur, ne sera plus. Moi-même, avant d’être conçu dans le sein de ma mère, je n’étais pas ; et quand mon âme et mon corps seront séparés, je ne serai plus. Notre-Dame de Paris, depuis des siècles, a vu naître et mourir tant et tant d’hommes et de femmes. Le 15 avril dernier, le monde entier a vu en direct la fragilité de l’immense édifice.
Deuxième leçon : la volonté de Dieu
Dans ce désastre, il y a une certitude. Ce drame, qu’il soit accidentel ou volontaire, comme certains l’imaginent, n’est pas contraire à la volonté de Dieu. S’il a eu lieu, c’est que Dieu l’a voulu ainsi ou au moins permis. La réponse chrétienne devant l’épreuve, ce n’est pas la pleurnicherie, ce n’est pas la colère, ce n’est pas non plus le désespoir ; c’est d’abord l’acceptation de la volonté de Dieu. Dieu a voulu, j’accepte en cherchant à comprendre dans la prière et l’action le sens de l’événement qui me frappe.
Troisième leçon : le courage et la force
Il faut du courage ensuite pour regarder en face l’événement, en accepter les conséquences. Les pompiers qui se sont portés au secours de Notre-Dame ont montré à tous cet exemple du courage : ils ont sauvé ce qu’ils ont pu, notamment les reliques de la Passion du Sauveur. Il faut de la force enfin pour entreprendre la reconstruction, se dire qu’on ne peut rester les bras ballants, mais qu’il faut remonter ses manches pour travailler, rebâtir, et refaire Notre-Dame, encore plus belle qu’elle n’était.
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Alors, jeune ami, tu as le droit de laisser couler des larmes, mais pas de baisser la tête. Tristes, nous le sommes tous ; mais fiers, nous acceptons l’épreuve et relevons le défi. Vive Marie, Reine du Ciel et de notre Patrie !
Père Augustin-Marie
Actuailes n° 99 – 1er mai 2019
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