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Notre-Dame des chefs-d'oeuvre

Notre-Dame des chefs-d'oeuvre

14-05-2019 à 20:49:00

Pendant l’incendie du 15 avril dernier, de nombreuses personnes ont manifesté 
leur inquiétude pour les reliques, les objets de culte et les œuvres d’art conservés dans Notre-Dame, héritage d’un millénaire de dons des fidèles et des souverains. Que sont devenus tous ces chefs-d’œuvre ? Que deviendront-ils en attendant sa réouverture ?

 

Les reliques les plus connues sont celles de la Passion du Christ (dont la couronne d’épines en photo ici), initialement conservées à la Sainte-Chapelle et exposées à la vénération des fidèles depuis 1804 sous la garde des chevaliers du Saint-Sépulcre. Identifiées comme étant le plus grand trésor des fidèles avec l’eucharistie, elles ont pu être transférées très rapidement en lieu sûr.

Autre souci majeur, le trésor : d’autres reliques comme la tunique de Saint Louis ainsi que les objets précieux (reliquaires, vases sacrés…) ont pu être évacués, même si leur lieu de conservation les rendait moins vulnérables ; en effet, le trésor est conservé et exposé depuis le XIXe siècle dans la sacristie construite par Viollet-le-Duc au sud de la cathédrale.

L’inquiétude concernait surtout les œuvres conservées dans la cathédrale que leurs dimensions ne permettaient pas d’évacuer : les stalles1 et le grand orgue, les grandes peintures appelées pour la plupart « Mays2 » ou les sculptures trop lourdes comme la Pietà du chœur qui fut la première œuvre à nous apparaître au moment de l’ouverture des portes à la fin de l’incendie. Enfin, chefs-d’œuvre faisant partie du bâtiment, les vitraux du XIIIe siècle, les fameuses « roses », ont peu souffert et ont été récemment démontés pour être protégés.

Par ailleurs, les statues en cuivre dessinées par Viollet-le-Duc pour la base de la flèche on été également épargnées : par chance, elles avaient été démontées pour restauration juste avant l’incendie. Avec le coq du sommet de la flèche, retrouvé intact malgré sa chute de quatre-vingt-treize mètres, ces statues sont en quelque sorte des « reliques » de la flèche, d’autant que le coq lui-même conserve des reliques de la Passion, de sainte Geneviève et de saint Denis.

Si le projet de restauration n’est pas encore très clair, le devenir des œuvres ne l’est guère plus : on pourrait imaginer une restauration puis une exposition temporaire dans un lieu connu afin de mieux faire connaître l’histoire de la cathédrale et de ses trésors, pour lesquels tant de gens se sont mobilisés depuis l’incendie…

 

1. Stalles : fauteuils meublant le chœur réservé au clergé, ils sont décorés de panneaux sculptés 
sur des thèmes religieux.

2. May : peinture offerte chaque année début mai en l’honneur de Notre-Dame par la confrérie 
des orfèvres parisiens entre 1630 et 1707. Voir l’article « C’est arrivé le… » en page 20.

 

Xavier de Saint Chamas

 

Actuailes n° 100 – 15 juin 2019

 

 


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