Dimanche 26 mai prochain, dans les vingt-huit pays membres de l’Union européenne (UE), se tiendront les élections pour renouveler les sept cent cinquante sièges du Parlement européen. Ce Parlement est situé à Strasbourg (qui est la troisième capitale de l’UE après Bruxelles et Luxembourg) et représente les 380 millions d’électeurs de l’Union, chaque pays ayant un nombre de sièges alloués en proportion de la taille de sa population.
Le rôle du Parlement dans le fonctionnement de l’UE est différent de celui d’un Parlement national typique dans un État membre. En effet, le Bundestag en Allemagne, l’Assemblée nationale en France, les Cortes en Espagne, le Parlemento en Italie ou encore le Parliament au Royaume-Uni ont les pleins pouvoirs pour voter les lois, décider du budget et contrôler leurs gouvernements respectifs. De son côté, le Parlement européen doit partager le contrôle législatif avec le Conseil européen. Mais il peut en revanche forcer la Commission européenne (le gouvernement de l’UE) à la démission et dispose d’autres compétences, notamment budgétaires.
Depuis sa création, le Parlement européen est dominé par les mêmes formations politiques traditionnelles que dans les grands pays européens. Mais les élections du 26 mai prochain sont spéciales à double titre : en effet, jusqu’au dernier moment, s’est posée la question de savoir si les Britanniques allaient voter pour envoyer des députés européens alors que le Brexit devait se produire en mars dernier. Finalement, le Brexit a été repoussé à plusieurs reprises pour permettre aux Britanniques d’élire leurs députés, mais ceux-ci ne siégeront en théorie que quelques semaines avant que le Royaume-Uni ne quitte effectivement l’UE.
Ensuite, les sondages prévoient une forte augmentation du nombre de députés issus des nouveaux partis eurosceptiques (c’est-à-dire qui s’opposent à l’UE). Les vieux partis traditionnels qui dominaient la vie du Parlement risquent de devoir s’unir entre eux pour contrer cette nouvelle concurrence.
On le voit, cette élection mérite que l’on s’y intéresse ; il faut souhaiter que le taux de participation soit plus élevé que les 42,5 % du dernier scrutin en 2014 et que les Européens soient nombreux à se déplacer pour voter ce jour-là.
Siegfried
Actuailes n° 100 – 15 juin 2019
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