Pour le 100e numéro d’Actuailes, rétropédalons de cent ans. Cette année, le Tour de France cycliste célébrera l’un de ses plus beaux symboles, le maillot jaune (à ne pas confondre avec le gilet jaune !). Zoom sur un événement synonyme du retour de la paix en France.
Une renaissance
Interrompu pendant quatre années en raison de la Grande Guerre, le Tour est à nouveau organisé. Mais cette treizième édition prend place dans un pays meurtri par la guerre. En outre, les combats extrêmement meurtriers ont fait de nombreuses victimes parmi les sportifs, engagés au front comme leurs concitoyens. L’édition 1919 s’inscrit dans le contexte très particulier de la victoire de 1918 et du renouveau de la France, après quatre années d’un conflit qui a frappé toutes les familles. Cet événement sportif représente enfin un beau symbole d’optimisme qui traverse le pays au lendemain d’une guerre longue et traumatisante.
Un Tour 1919 encore plus sélectif
Les cyclistes sont mal équipés. Le conflit venant à peine de prendre fin, le matériel manque et reste rationné. En effet, les industries du cycle et de l’automobile, reconverties en industries de guerre pour la fabrication d’armes, n’ont pas encore repris leurs productions d’origine. Autre facteur essentiel pour une course cycliste : les routes sont endommagées ou mal entretenues. Enfin, les hôtels sont encore réquisitionnés (c’est-à-dire réservés) pour les troupes et les équipes auront beaucoup de mal à se loger lors des étapes.
Malgré ces difficultés, le pays restant toujours mobilisé, les organisateurs tiennent à ce que la course reprenne... avec un parcours rallongé de 200 kilomètres par rapport à l’édition 1914 !
Tous ces facteurs, en y ajoutant la fatigue et l’usure frappant des coureurs, anciens combattants pour la plupart, font que de nombreux cyclistes abandonnent très rapidement.
Pourquoi la couleur jaune ?
Lors de sa victoire, à Paris, le Belge Firmin Lambot arbore un surprenant maillot jaune qui tranche avec les tenues des autres concurrents.
Plusieurs versions existent quant au choix de cette couleur : pour les uns, il s’agit d’une référence à la couleur des pages du journal L’Auto, qui organise la course. Pour d’autres, l’adoption d’une couleur vive permet de distinguer aisément le coureur en tête au milieu d’un peloton de couleur uniforme, en particulier la nuit...
Les chiffres
Soixante coureurs ont pris le départ. Seuls onze franchiront la ligne d’arrivée, à Paris (à titre de comparaison, 145 coureurs ont terminé le Tour 2018).
Le saviez-vous ?
Le coureur belge Eddy Merckx est le sportif qui détient le record de détention du maillot jaune en course : 96 jours, contre 78 jours pour Bernard Hinault, le célèbre champion français.
Actuailes n° 100 – 15 juin 2019
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