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Notre-Dame de Paris les questions sur la reconstruction

Notre-Dame de Paris les questions sur la reconstruction

28-05-2019 à 15:58:00

La silhouette de Notre-Dame de Paris, inscrite dans le paysage parisien et connue dans le monde entier, a disparu. Depuis l’incendie, les propositions se font entendre pour avancer des idées de restauration de la cathédrale, entre partisans de la restitution « à l’identique » et promoteurs d’un « geste architectural ». Mais le moment est-il déjà venu d’engager de telles décisions, alors qu’une longue opération pour panser les plaies de l’édifice doit être menée avant tout ?

 

Notre-Dame de Paris a connu un événement traumatisant, dont peu d’édifices se remettent, et à la suite desquels c’est souvent une destruction pure et simple qui a été choisie, quitte à réaliser une construction nouvelle : l’Hôtel de Ville de Paris, tout voisin de la cathédrale, a ainsi été rasé et reconstruit après son incendie en 1871 par les communards. Cet exemple permet de se rendre compte tout simplement que la restauration d’un édifice incendié est problématique : sa structure a pu être ébranlée à cœur (à terme, la pierre qui a chauffé lors d’un incendie se désagrège irrémédiablement) et la modification de la charge sur les murs de l’édifice peut remettre en question sa stabilité. Il convient donc avant toute chose de soigner l’édifice en profondeur et de raffermir son squelette ; souvent, on préfère donc une construction neuve.

Or, ces travaux sont une chance pour étudier en profondeur certaines techniques de construction dont on ne conserve pas de trace écrite : ainsi lors de la restauration de la rose occidentale de la cathédrale de Reims (2013), on a découvert le secret de sa solidité, qui a évité l’effondrement pur et simple de l’édifice dans l’incendie de 1914. De même, l’archéologie permettrait de documenter l’édifice par la fouille du sol ou l’observation des élévations. 

L’annonce d’un concours international d’architecture pour la flèche induit ici que les architectes sont invités à proposer des solutions différentes et innovantes dans les matériaux et l’aspect extérieur, alors même que des parties de la flèche comme les statues des apôtres sont conservées et qu’aucune étude n’a encore été menée.

De même, la loi discutée actuellement par le Parlement prévoit de contourner les différentes lois concernant la restauration des monuments historiques, l’environnement, l’urbanisme, etc. Certes, aujourd’hui les conditions sont différentes et il n’est encore pas question de reconstruire l’édifice (même si le mot a été employé par erreur en haut lieu), mais il faut sans doute se poser les bonnes questions au bon moment.

 

Quel est ce secret ?

Lors de la restauration de la rose de la nef de Reims, 
on s’est aperçu qu’était utilisée de la pierre armée. 
On connaissait cette technique pour les chaînages, mais pas avec une telle ampleur dans le sens de la hauteur. C'est cette structure métallique qui a évité l’effondrement des tours l’une sur l’autre à cause de la fragilisation de la rose.

 

Xavier de Saint-Chamas

 

Actuailes n° 101 – 29 mai 2019

 

 


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