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30 mai 1786 Le verdict dans l’affaire du collier de la reine

30 mai 1786 Le verdict dans l’affaire du collier de la reine

28-05-2019 à 22:56:38

Mon cher Jean,

Le verdict est tombé ! Accusé de crime de lèse-majesté dans l’affaire du collier pour avoir cru que la reine pouvait lui avoir donné un rendez-vous nocturne en tête-à-tête, 
le cardinal de Rohan vient d’être acquitté par le Parlement ! L’opinion publique, déjà très hostile à Marie-Antoinette en raison 
de ses dépenses et de sa frivolité, ne veut pas croire à l’innocence de la reine 
et la malheureuse subit une avalanche d’opprobres qui n’ont fait qu’amplifier 
depuis le 15 août dernier, jour où l’affaire a éclaté à Versailles. La convocation 
de Rohan par le roi puis son arrestation dans la galerie des Glaces devant 
tous les courtisans ont provoqué une onde de choc à Paris.

Nous avons appris, à la suite de ce coup d’éclat, les dessous de cette escroquerie. 
Ce n’est un mystère pour personne, la reine était en froid avec le cardinal de Rohan, ce qui désespérait ce dernier. La comtesse de La Motte, une intrigante de la pire espèce qui avait grand besoin d’argent, fit croire au cardinal qu’un retour en grâce serait possible s’il versait à la reine de fortes sommes d’argent. La comtesse lui présentait en retour de fausses lettres de reconnaissance de la reine. Mais la perfidie de madame de La Motte et de ses sbires (le comte de La Motte, un de ses amis 
et Cagliostro, un homme qui se faisait passer pour un mage) ne s’arrêta pas là. 
Elle organisa un rendez-vous nocturne secret à Versailles entre Rohan et une femme qui ressemblait à Marie-Antoinette et qui joua le rôle de la reine. Le cardinal se laissa prendre à ce jeu de dupes et crut à son retour en grâce. Le plan de madame 
de La Motte fonctionnait à merveille ; il ne lui restait plus qu’à jouer le dernier acte.

Profitant de la passion de la reine pour les bijoux, elle prit contact avec les joailliers Bœhmer et Bassenge qui s’étaient fortement endettés pour constituer un collier fabuleux et leur expliqua que Marie-Antoinette dont elle était l’amie intime souhaitait acquérir ce collier, mais par l’entremise du cardinal qui lui servirait de prête-nom 
et auquel elle promettait un remboursement en quatre versements. Rohan, influencé par le mage Cagliostro, accepta de signer les traites et livra le collier à madame 
de La Motte à l’intention de la reine. Mais celle-ci le transmit à ses complices 
qui revendirent les pierres à l’étranger.

Ne voyant pas la reine porter le bijou et ne voyant aucun règlement arriver de sa part, les joailliers se rendirent alors à Versailles pour savoir ce qu’il en était du paiement 
du collier. L’affaire éclata alors.

Les coupables ont été châtiés, mais la couronne n’est pas sortie grandie 
de cette histoire. Dieu sait jusqu’où cela va aller…

Jacques

 

Actuailes n° 101 – 29 mai 2019


30 mai 1786 affaire du collier de la reine
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