« La France taxe beaucoup le vin américain et nous taxons peu le vin français », a dit Donald Trump. Une situation dont pâtissent, selon lui, les viticulteurs nationaux. Qu’en est-il exactement ?
Le déséquilibre entre les tarifs douaniers existe vraiment. En effet, « les chiffres montrent que le niveau des droits de douane appliqués par les États-Unis aux vins étrangers est globalement plus faible que les droits de l’UE pour les mêmes produits », précisaient il y a quelques mois au Figaro les services de la douane française. Ainsi, les taxes s’échelonnent aux États-Unis entre 5,3 et 14,9 cents par bouteille, selon la provenance du vin et sa teneur en alcool, d’après les chiffres de la Commission américaine du commerce international. Les taxes des produits importés ne sont pas fixées par la France, mais par l’Union européenne, ainsi les taxes vont de 11 à 29 cents, donc plus élevés que celles appliquées par les États-Unis.
En France, les produits américains sont appréciés des Français : les importations de vins « made in America » ont progressé de 200 % en France entre 2007 et 2018 et l’Europe est le premier marché d’exportation pour les produits américains. De l’autre côté, les vins de l’Hexagone représentent 32 % de part de marché des vins importés aux États-Unis.
Cette annonce du président Trump s’inscrit dans sa volonté de respecter son programme électoral. En effet, il avait promis de promouvoir les entreprises américaines et de les protéger afin de créer des emplois et de la richesse aux États-Unis. Les résultats sont d’ailleurs au rendez-vous.
Pour le vin, cette annonce n’est pas une bonne nouvelle pour les viticulteurs français, car les États-Unis sont le premier pays consommateur au monde, devant la France. C’est à Bordeaux que les craintes sont les plus fortes, car les Américains sont souvent les premiers clients des vignobles de Gironde.
Gaëlle Iordanow
Actuailes n° 102 – 12 juin 2019
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