Regain de violence au Soudan du Nord

Tout avait presque bien commencé : des manifestations pacifiques avaient eu raison du pouvoir d’Omar el-Béchir, président du Soudan du Nord, après plusieurs décennies de dictature. En avril dernier, l’armée, sous la pression des manifestants, avait destitué le dictateur sous les vivats de la foule.

S’en est suivie une période de négociations entre militaires et manifestants pour décider de la transition démocratique. Mais très vite, les négociations ont été bloquées par l’intransigeance des leaders de la contestation et des chefs militaires peu habitués à laisser le pouvoir aux civils.

Cette période où l’attitude de l’armée était encore constructive s’est terminée brutalement lundi 3 juin dernier, lorsque les forces spéciales soudanaises ont donné l’assaut sur la foule qui occupait la place devant l’état-major de l’Armée depuis le début des manifestations. Bilan : plus d’une centaine de morts côté civil et une sorte de retour en arrière pour le Soudan. Depuis le massacre, le mouvement de contestation a appelé à la désobéissance civile et le pays est au bord du chaos.

Sacha Balbari

 Actuailes n° 102 – 12 juin 2019