Les balades estivales nous font constater que nous nous essoufflons davantage dès que nous faisons de l’exercice en montagne et pas seulement parce qu’il y a du dénivelé ! Et lorsqu’il s’agit de gravir de hauts sommets, il est même nécessaire de prendre des réserves d’oxygène… Mais où donc a pu passer notre oxygène ? Pourquoi se fait-il plus rare en altitude ? La terre serait-elle en train de perdre petit à petit l’air nécessaire à notre survie ?
En fait, quand l’altitude augmente, la pression de l’air qui nous entoure diminue. Moins d’air donc moins d’oxygène disponible, donc plus d’essoufflement !
Pour le comprendre, il faut avoir deux chiffres en tête : le premier est l’épaisseur de l’atmosphère terrestre. La définition la plus limitative donne cent kilomètres, la plus large donne huit cents kilomètres. C’est environ la distance de Lille à Marseille à vol d’oiseau : une belle distance, mais pas tant que cela si on se rappelle que la terre a un rayon de plus de six mille kilomètres.
Par ailleurs, l’air n’est pas très lourd… Mais une couche de huit cents kilomètres d’air a un poids qui n’est plus négligeable ! On estime – et c’est le second chiffre – que l’atmosphère terrestre pèse plus de cinq milliards de milliards de kilogrammes. Cela fait tout de même un poids important, qui écrase l’air situé au ras du bitume de nos villes. Il est donc comprimé, comme l’air prisonnier d’un pneu de voiture bien gonflé. Mais plus on monte en altitude, moins il y a d’air au-dessus qui appuie et donc plus la pression de l’air diminue.
On estime ainsi qu’à un peu moins de huit kilomètres d’altitude, la pression a diminué de deux tiers : donc en haut de l’Everest, il reste peu de pression, donc très peu d’oxygène !
Si cet aspect est gênant pour les alpinistes, pour qui l’effort de monter est amplifié par le manque d’oxygène, cela s’avère très utile pour les avions, qui se servent de la diminution de pression pour mesurer leur altitude. Par ailleurs, moins d’air veut dire moins de frottements (voir Actuailes n° 72) et, en volant à dix kilomètres d’altitude, ils parviennent à consommer moins de carburant.
Enfin, certains satellites d’observation ou la station spatiale internationale orbitent à environ 350 kilomètres sans rencontrer trop de résistance de l’air, car il est très rare à cette hauteur.
Malo du Bretoux
Actuailes n° 102 – 12 juin 2019
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