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L'Europe rattrape son retard dans l'innovation industrielle ?

L'Europe rattrape son retard dans l'innovation industrielle ?

02-10-2019 à 00:06:01

L’Union européenne s’est laissée distancer en matière d’innovation industrielle 
par la Chine et les États-Unis en particulier. Elle semble vouloir se redresser aujourd’hui. 
Va-t-elle rattraper son retard ?

 

Ce mois de septembre s’est montré riche d’annonces qui sembleraient indiquer que la Commission européenne a enfin pris conscience des menaces que font peser sur la liberté des Européens les retards industriels accumulés ces dernières décennies.

Tout d’abord, le GPS européen Galileo a passé le cap du milliard d’utilisateurs en septembre ; cette constellation de vingt-six satellites (trente prévus en 2020) permet aux pays d’Europe de ne plus dépendre du GPS américain. Malgré les immenses difficultés, retards et dépassements budgétaires qu’a connu Galileo, il remet l’Union européenne dans la course face aux USA, mais aussi face à la Chine et à la Russie qui disposent également de leur propres GPS indépendants (nommés Beidu et Glonass).

Ensuite, le 20 septembre dernier, sept pays européens ont lancé iMugs, leur projet de drone terrestre militaire, en réponse à l’appel du Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense (EDIDP, une des initiatives industrielles de l’UE). Mené par l’Estonie et comptant en son sein la France et l’Allemagne, ce programme vise à doter les armées européennes de véhicules autonomes pour le support logistique aux troupes, le renseignement, la surveillance et la reconnaissance.

De même, le 11 septembre dernier, c’est l’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT) qui annonce avoir sélectionné trois grands acteurs industriels (Suez, Eramet et BASF) pour un projet nommé ReLieVe. Ce projet vise à bâtir une filière européenne de recyclage des batteries lithium-ion issues des véhicules électriques usagées en vue d’en construire de nouvelles. Cette décision vise à combler le retard que les Européens ont laissé se creuser avec la Chine dans le domaine des batteries, laquelle est en passe de ruiner la filière de motorisation diesel qui faisait pourtant l’ossature industrielle des pays européens depuis un siècle.

Enfin, le 27 septembre dernier, la Commission européenne a annoncé le lancement d’Open-QKD, un projet en partenariat avec treize états membres. Derrière ce nom se cache la volonté de développer un standard de cryptographie1 européen basé sur les techniques de calcul quantique, pour contrecarrer la domination du système RSA qui fait qu’actuellement la grande majorité des connexions bancaires, des télécommunications et du trafic Internet mondial est cryptée avec un code américain.

On le voit, la maîtrise de certaines industries est essentielle pour garantir l’indépendance des Européens face aux géants mondiaux dont l’appétit de puissance semble immense. Alors, au travail !

 

1. Cryptographie : technologie de calcul permettant de coder les messages.

 

Siegfried

 

Actuailes n° 104 – 2 octobre 2019

 


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