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Egypte, de nouvelles manifestations

Egypte, de nouvelles manifestations

02-10-2019 à 00:16:07

Depuis six ans, l’Égypte est dirigée d’une main de fer par l’ex-chef 
de l’armée, Abdel Fattah al-Sissi. Or, depuis plusieurs jours, les rues 
de différentes cités égyptiennes retentissent de slogans et de bruits d’affrontement. C’est la première fois que le président se trouve face 
à une contestation populaire de nature si déstabilisatrice. Il faut dire que, dans un climat policier, la situation socio-économique est désastreuse.

 

Internet et les réseaux sociaux 
comme boutefeu

C’est un ressortissant égyptien vivant en Espagne qui a plusieurs fois appelé à descendre dans la rue pour manifester. Un certain Mohamed Ali, entrepreneur de quarante-cinq ans, contraint à l’exil après avoir travaillé pour l’armée égyptienne pendant une quinzaine d’années, a déclenché ses harangues filmées le 20 septembre 2019. Il fustige le système de corruption en place et accuse l’armée de lui devoir des millions de livres égyptiennes. C’est l’injustice qu’il dénonce.

Sans emplois ni ressources, sans libertés ni perspectives, une partie de la jeunesse des villes du Caire, d’Alexandrie, de Suez, de Mahalla ou encore de Mansourah, n’a pas hésité à se rassembler pour protester contre les inégalités grandissantes.

Dans un État tel que l’Égypte du maréchal Sissi, le courage qu’il faut à ces jeunes gens pour braver une police omnipotente est difficile à imaginer. Cela montre l’état de colère et d’exaspération d’une partie de la population, car c’est la torture qui les attend probablement.

Face aux manifestations, 
une dure répression

Depuis une semaine, la mobilisation est modeste et peu organisée. Les accès à la place Tahrir sont fermés. Les rassemblements non autorisés par le gouvernement feront vraisemblablement face à la même répression que ces jours derniers au cours desquels plus de mille deux cents arrestations se sont produites. Des journalistes et des opposants ont été arrêtés. Réseaux et médias sont entravés. Sans avoir à recourir aux grands moyens militaires, la situation semble maîtrisée et le pouvoir affirme qu’il n’y a pas à s’inquiéter.

Que pourrait-on imaginer ?

Le meilleur scénario pour le pouvoir en place, qui jouit de nombreux partisans, serait de voir se rassembler une marée humaine de soutien motivée par la peur du retour des islamistes. Une telle contre-manifestation populaire viendrait garantir le régime en place d’une contestation plus grande et rassurer les observateurs occidentaux. La répression a ses limites, même au pays des pharaons. L’ordre rétabli, le seul moyen de chasser le doute des esprits serait d’investir plus nettement dans les secteurs sociaux, de l’éducation et de la santé qu’il ne le fait aujourd’hui. Aura-t-il cette sagesse ?

 

Abu Nuwas

Actuailes n° 104 – 2 octobre 2019


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