C’est un symbole important de l’État, la préfecture de police de Paris, qui a été frappée jeudi 3 octobre par un attentat djihadiste. Le bilan est lourd, quatre morts, et les questions nombreuses.
Une attaque de l’intérieur
Face à Notre-Dame, la préfecture de police est un lieu très sécurisé et bien gardé. C’est depuis ce quartier général qu’est assurée la sûreté des Parisiens. Muni d’un couteau, un agent travaillant au sein de la préfecture a tué trois policiers et un agent administratif comme lui. Il a ensuite été abattu par un policier.
On appelle ce type de terroriste un loup solitaire. En effet, il agit quand il veut et où il veut afin de faire un maximum de morts. Des arrestations ont quand même eu lieu dans son entourage pour vérifier s’il avait des complices. L’effet de cette attaque à la préfecture a été très fort : la douleur des policiers ayant perdu quatre camarades est amplifiée par le fait que le terroriste était un des leurs.
Une personnalité qui étonne
Le terroriste s’était converti à l’islam il y a quelques années. Il fréquentait une mosquée radicale surveillée par les services de renseignements. En 2015, au bureau, il s’était publiquement réjoui des attentats de Charlie Hebdo. Il avait également un comportement suspect envers les femmes. Mais alors comment pouvait-il être affecté au service de renseignements de la préfecture, dont la mission est justement de surveiller les islamistes ? Et surtout comment a-t-il pu obtenir une habilitation « secret-défense » lui donnant accès à des documents très sensibles ? Le ministre de l’Intérieur a d’ailleurs reconnu de nombreuses erreurs.
Des questions brûlantes
Les enquêteurs vont désormais devoir déterminer s’il a communiqué des documents à d’autres islamistes. Il avait, par exemple, accès à toutes les adresses des policiers parisiens. Une clé USB avec des vidéos de Daesh et des coordonnées de policiers a été retrouvée à son bureau.
Mais un autre aspect de cette affaire attire l’attention. Juste après l’attentat, le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’aucun élément ne permettait de savoir que le terroriste était islamiste. Or, cette affirmation est un mensonge puisque ses propos à la suite des attentats de 2015 avaient été dénoncés par un collègue. Alors simple incompétence ou volonté délibérée de cacher la vérité ?
Ce nouvel attentat, en plein cœur de Paris et de sa police, nous rappelle que la menace est très forte et peut frapper partout. L’État est-il à la hauteur ? Il y a pourtant urgence car deux cent soixante-trois Français ont été tués par des djihadistes depuis 2012.
Le savais-tu ? Le préfet
Le préfet est le représentant de l’État dans un département.
Ses missions vont de la sécurité au développement économique, en passant par le respect de la légalité. Il est secondé par plusieurs sous-préfets dans les villes secondaires de son département. Il existe également des préfets de région et, à Paris, un préfet de police.
André Lefort
Actuailes n° 105 – 16 octobre 2019
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