Les participants ont déjoué les pronostics en défilant massivement et calmement contre la PMA sans père et la GPA.
Une manifestation de grande ampleur
La manifestation était organisée à l’appel d’une vingtaine d’organisations. Deux trains spéciaux et plus d’une centaine de cars étaient affrétés de province. À 13h, l’affluence était au rendez-vous mais le cortège eut du mal à partir. En effet, le tracé avait été prévu pour 200 000 personnes et ne pouvait absorber tous les manifestants, tant il était engorgé. Un second itinéraire a alors été ouvert afin de rallier Montparnasse où un podium et des écrans géants étaient installés.
Une grande motivation
Venus pour certains de très loin, les manifestants exprimaient leur profond désaccord avec une loi qui va priver des enfants de père. Dans les conversations revenait également souvent le besoin de faire primer le droit des enfants sur le droit à l’enfant. Enfin, les manifestants souhaitaient protester contre la GPA, qui consiste à acheter un enfant à une femme qui loue son ventre.
La suite
Cette démonstration de force est un avertissement sérieux pour le gouvernement. En effet, il a vu dimanche qu’il existait une opposition de masse motivée pour s’opposer à la PMA et à la GPA. Les rares députés s’opposant à ce texte savent désormais qu’ils ne sont pas seuls.
À l’heure où nous bouclons ce numéro, les députés ont adopté le projet de loi. Celle-ci sera examinée par le Sénat en janvier.
Pour maintenir la pression, de nouvelles manifestations sont prévues les 1er décembre, 19 janvier, 8 mars et 14 juin.
La querelle des chiffres
Comme souvent, police et manifestants n’ont pas la même vision des chiffres. À l’opposé des 600 000 manifestants revendiqués par les organisateurs, la préfecture de police annonce avoir compté 42 000 manifestants, chiffre étonnant aux yeux des observateurs présents sur place. Quant au cabinet « indépendant » qui a comptabilisé 74 000 manifestants, il s’avère qu’il a des liens étroits avec le parti d’Emmanuel Macron, ce qui relativise considérablement son objectivité. Alors comment savoir et qui croire ?
Les organisateurs indiquent tout d’abord avoir distribué 50 000 drapeaux en trente minutes. Or, beaucoup de manifestants n’avaient pas de drapeau. De plus, ils soulignent que l’itinéraire prévu pour 200 000 personnes était totalement engorgé. Enfin, ils invitent à regarder les images de la foule à l’arrivée pour se faire une idée. Mais, au-delà de cette querelle, il est sûr qu’aucune cause n’est aujourd’hui en mesure de rassembler une telle foule.
André Lefort
Actuailes n° 105 – 16 octobre 2019
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