Depuis le 18 octobre, le Chili est le théâtre de grandes manifestations accompagnées de violences. Mais que se passe-t-il dans ce pays d’Amérique du Sud pourtant réputé pour sa stabilité économique et politique ?
Vague de protestation
C’est la hausse du prix du ticket de métro à Santiago, la capitale du pays, qui a mis le feu aux poudres. De nombreux Chiliens sont alors descendus dans la rue pour protester contre cette mesure. Malheureusement, des violences ont éclaté et le pays compte une vingtaine de morts depuis trois semaines. Le président a fait appel à l’armée. Ce mouvement est largement soutenu par la population. Une manifestation a même rassemblé le 25 octobre un million de personnes à Santiago, dans un pays qui compte 18 millions d’habitants.
Une économie dynamique mais inégalitaire
Les revendications des protestataires portent avant tout sur les inégalités économiques. En effet, au Chili, l’accès à l’université coûte cher et de nombreux étudiants doivent s’endetter pour payer leur scolarité. Pour la santé, les personnes qui n’ont pas assez d’argent doivent aller dans des hôpitaux publics où les délais d’attente sont très longs. Enfin, les retraites sont souvent très basses.
Pourtant, l’économie chilienne est dynamique. Dans les années 1990, le pays s’est beaucoup développé grâce aux exportations de cuivre. Le taux de pauvreté n’a cessé de baisser et est trois fois plus bas qu’au Brésil. Malheureusement, les inégalités sont fortes entre la classe moyenne et les personnes les plus aisées. Et surtout, beaucoup de Chiliens ont peur de l’avenir, car ils sont très endettés et craignent de ne pouvoir rembourser leurs dettes.
Sortie de crise ?
Le président actuel semble à la peine pour apporter des réponses. Il a certes suspendu certaines hausses de prix, mais cela n’a pas calmé la colère des manifestants. Les violences pourraient jouer en sa faveur en décrédibilisant les protestataires. Mais ce qui se passe au Chili ressemble à ce que d’autres pays ont vécu récemment. On peut penser à la France avec le mouvement des Gilets jaunes. Mais également au Liban où la population est descendue massivement dans la rue pour contester une classe politique jugée corrompue. Le dénominateur commun est souvent le même : la peur de l’avenir et le sentiment d’injustice. Espérons que ce beau pays saura sortir de cette crise.
Julien Magne
Actuailes n° 106 – 13 novembre 2019
Actuailes 2024 © Tous droits réservés. Conditions d'utilisation with & by Website-modern - Se connecter