Vers l’an 225, à Rome, l’empereur Alexandre Sévère a ordonné la persécution des chrétiens qui refusent de l’adorer et de le reconnaître comme dieu.
Une jeune fille bonne et douce, toujours joyeuse, ne cesse de prier : « Mon Dieu, les miens ne sont pas chrétiens. Je vous prie, gardez-moi pour vous uniquement. » Le soir, Cécile se rend en grand secret aux catacombes où le pape Urbain célèbre la messe. Elle vient en aide à tous les pauvres qu’elle croise sur sa route. Sous ses beaux habits de riche patricienne, elle porte un cilice rugueux pour faire pénitence. « Seigneur, dit-elle en son cœur, je ne veux chanter que pour vous. »
Mais une nouvelle brutale vient bouleverser sa vie. Ses parents préparent son mariage avec Valérien. Elle doit s’incliner. Le jour de la cérémonie, Cécile ne cesse de chanter pour Dieu. Le soir, dans la chambre nuptiale, elle confie à son jeune mari : – J’ai un secret, Valérien. Un ange me garde sans cesse. J’appartiens au Dieu des chrétiens. Si tu me respectes, il t’aimera comme il m’aime. – Que dois-je faire pour cela ? demande Valérien. – Va sur la voie Appia et demande aux pauvres que tu rencontreras de te conduire au pape Urbain. Il te baptisera et, quand tu reviendras, tu verras mon ange.
Valérien a le cœur droit et pur. Il aime profondément Cécile. Il se fait baptiser et, quand il revient, il voit aux côtés de Cécile un ange au visage resplendissant qui tient deux couronnes : une couronne de lys qu’il pose sur la tête de son épouse, une couronne de roses qu’il pose sur la sienne. Le parfum enivrant des fleurs attire Tiburce, le frère très aimé de Valérien. Cécile et Valérien lui parlent si bien que, quelques jours plus tard, il demande à son tour le baptême.
La nuit, les deux frères sortent pour enterrer les martyrs. Mais ils sont dénoncés au préfet Almachius. Arrêtés, ils confessent fièrement leur foi et sont exécutés. Cécile est arrêtée à son tour. – Qui es-tu ? demande le préfet avec arrogance. – Je m’appelle Cécile, mais mon nom le plus beau est « chrétienne ». – Apporte-moi les richesses de ton mari et de son frère. – Tous leurs biens ont été donnés aux pauvres. – Alors, sacrifie aux dieux de Rome et tu vivras. – Tes dieux ne sont que des pierres, de l’airain et du plomb !
Furieux, Almachius s’écrie : « Qu’on la mette à mort ! » Cécile ne semble pas souffrir des tortures qu’on lui inflige. Le préfet, de guerre lasse, ordonne qu’on lui tranche la tête.
Plus de mille ans après, en 1599, on retrouva le corps de Cécile couché sur le côté droit, portant au cou les blessures faites par le glaive du bourreau. Un jeune sculpteur, Maderna, sculpta la sainte dans cette attitude. Dans la basilique romaine qui lui est consacrée, on peut admirer cette splendide statue de marbre.
L’Église fête sainte Cécile le 22 novembre. Elle est la patronne des musiciens et de la musique religieuse parce qu’elle chantait sans cesse la gloire de Dieu.
Mauricette Vial-Andru
Actuailes n° 106 – 13 novembre 2019
Actuailes 2024 © Tous droits réservés. Conditions d'utilisation with & by Website-modern - Se connecter