L’effondrement accidentel d’un pont suspendu à Mirepoix-sur-Tarn est un événement très rare en France, qui compte tout de même plus de 200 000 ponts. Qu’est-ce qui peut causer la rupture de ces ouvrages ?
La résistance d’un pont est tout d’abord permise par le type de matériau utilisé pour sa construction. Aujourd’hui, la plupart sont construits en béton (voir Actuailes n° 83) et en acier pour leur solidité. Mais malgré cette qualité, construire un pont qui résiste à des poids très importants nécessite de mettre beaucoup de béton et donc d’avoir une structure très lourde… qu’il peut alors devenir difficile de soutenir !
Pour résister à ces efforts, il existe deux approches principales. La première est le pont sur piliers, qui repose sur des fondations posées au fond de la rivière. C’est une technique ancienne et simple, mais difficilement réalisable dans le cas de vallées très profondes à traverser ou de cours d’eau profonds avec du courant comme c’est le cas pour le Tarn dans ce petit village. Enfin, les piliers de ces ponts peuvent être emportés par les crues des fleuves qu’ils enjambent. Un exemple célèbre en est le pont Saint-Bénézet à Avignon, qui ne s’est pas effondré à force de danser dessus, mais bien à cause de fortes crues du Rhône.
On se tourne alors vers une autre technique : celle du pont suspendu ou du pont à haubans, dont le principe est de faire porter par des câbles le poids du pont et, dans le cas du pont suspendu, de le ramener sur les berges du fleuve. Cela permet de traverser de grandes distances sans pilier, mais nécessite que la nature du sol des berges permette de solides ancrages pour maintenir le tout en place.
Les grands ouvrages utilisent parfois les deux techniques : le viaduc de Millau ou le pont de Normandie, par exemple, sont tous deux composés de piliers mais aussi d’une partie suspendue. Cela permet de laisser passer les bateaux pour le pont de Normandie, et d’enjamber la vallée avec un minimum de piliers à Millau.
Dans le cas de Mirepoix-sur-Tarn, on constate que les câbles sont restés en place : ce serait donc la liaison entre le tablier du pont et le câble qui aurait posé problème. L’enquête nous permettra de mieux en comprendre les causes.
Louis Fernand
Actuailes n° 107 – 27 novembre 2019
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