Trempé de sueur après avoir donné – et reçu ! – directs, crochets ou uppercuts, conserve toute ta lucidité pour enchaîner sur une partie d’échecs, puis, si tu tiens le coup, remets les gants sans faiblir. Bienvenue dans le monde du chessboxing !
Une discipline originale
Sport hybride consistant à s’affronter successivement en boxe puis aux échecs (chess en anglais) sur un ring (une enceinte délimitée par des cordes et destinée aux combats de boxe), ce sport d’un genre nouveau, mêlant effort physique et maîtrise cérébrale, rassemble de plus en plus d’adeptes.
Lancé en 2003, il puise son origine dans une bande dessinée futuriste d’Enki Bilal. Alliant capacité physique et concentration, ce sport associe deux disciplines très différentes sur la forme, mais proches par la stratégie déployée. Il a enfin le mérite de faire tomber un stéréotype : la brute contre l’intellectuel.
Des règles simples,
une exigence de tous les instants
En compétition, les participants s’affrontent au cours de onze reprises (temps de jeu) de trois minutes, au maximum : six reprises d’échecs et cinq de boxe. Une partie se gagne par échec et mat, KO en boxe (de l’anglais knock-out, c’est-à-dire assommé), sur abandon, par décision de l’arbitre ou au temps (dépassement du temps aux échecs).
Le chessboxing requiert un sens de l’adaptation permanent. Si l’un des adversaires joue très bien aux échecs, son partenaire devra gagner du temps et rechercher la victoire en boxe. Si c’est l’inverse, il devra se montrer très agressif aux échecs. Il faut donc analyser rapidement les capacités de l’adversaire.
La difficulté réside dans l’alternance entre les échecs et la boxe, entre une phase de concentration importante et un effort physique intensif.
La concentration est un facteur essentiel : sur le ring, pendant le combat de boxe, puis face à l’échiquier, sans se laisser déstabiliser par la douleur (la boxe, ça peut faire mal !) et la présence du public qui encourage son champion (on est loin de l’ambiance feutrée des compétitions d’échecs).
Contrairement aux idées reçues, la victoire vient souvent des échecs, car la moindre erreur y est fatale.
L’objectif des promoteurs est désormais de développer cette pratique en vue d’en faire, à terme, une discipline olympique. Belle ambition !
Alors, prêt à monter sur le ring ?
Actuailes n° 108 – 11 décembre 2019
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