Inondations meurtrières dans le sud

Après une semaine d’accalmie, des pluies diluviennes ont encore frappé dimanche 1^er décembre le sud de la France. Le bilan est lourd avec douze morts en une semaine.

Les faits

Annoncés bien en amont par Météo France, des épisodes méditerranéens se sont succédé. Ce phénomène météorologique est dû à l’arrivée de nuages gorgés d’humidité par leur passage au-dessus de la mer. Quand ils atteignent les premières montagnes, ils déversent des torrents de pluie. Ainsi, dans certaines villes, il a plu en deux jours l’équivalent de trois mois de pluie. Et les sols gorgés d’eau ne pouvaient plus rien absorber. Les conséquences sont impressionnantes avec des routes et des autoroutes coupées, des quartiers inondés, la suspension de tous les trains et malheureusement de nombreux morts, parmi lesquels trois secouristes dont l’hélicoptère s’est écrasé.

Explications

Selon Météo France, ces pluies diluviennes n’ont rien d’exceptionnel et ne sont en aucun cas liées au réchauffement climatique. Les pluies font déborder les rivières et inondent les rues où l’eau n’arrive pas à s’évacuer. Les mêmes quartiers sont souvent touchés. On y a bâti récemment des lotissements et des magasins. Car, dans le Var ou les Alpes-Mari-times, la population augmente. Il faut donc construire toujours plus et beaucoup oublient les leçons du passé en construisant en zones inondables. Dans certaines villes, le béton prend la place de la végétation qui absorbait la pluie.

Que faire ?

Certains aménagements peuvent être réalisés. Les rivières peuvent être nettoyées régulièrement et creusées. Des digues peuvent être construites pour permettre une canalisation des flots. Les bassins de rétention vont capter de grandes quantités d’eau dans des piscines géantes. Il faut également arrêter de construire dans certaines zones et privilégier les maisons en hauteur, avec un étage permettant de ne pas avoir les pieds dans l’eau. Enfin, dans beau-coup de villes, il faut augmenter la taille des tuyaux d’évacuation des eaux de pluies, parfois vite saturés. Sachant que 17 millions de Français habitent dans une zone inondable, il faut plus généralement se réhabituer à vivre avec l’eau et au rythme de la nature. Les systèmes d’alerte se perfectionnent heureusement chaque jour, avec, par exemple, l’envoi de sms aux habitants qui pourraient être inondés.

André Lefort

Actuailes n° 108 – 11 décembre 2019