Alors que notre pays connaît la plus longue grève de ces quarante dernières années,
une sortie de crise est enfin envisageable.
Pourquoi cette réforme ?
La réforme des retraites est une promesse de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron. L’objectif est d’avoir un système plus juste et moins cher.
Pour être plus juste, le nouveau système serait universel, c’est-à-dire le même pour tous les Français quel que soit leur travail. Ainsi, chaque euro cotisé pour sa retraite donnerait le même droit. On parle de dix euros pour un point, un point donnant droit à une retraite de cinquante-cinq centimes. L’autre objectif est financier. Aujourd’hui, les retraites coûtent environ 300 milliards par an. Elles sont payées aux retraités par ceux qui travaillent selon un mécanisme de solidarité.
Mais la France connaît de grands changements démographiques. En effet, on y vit plus long-temps, l’espérance de vie gagnant deux mois chaque année. À l’inverse, les Français ont moins d’enfants.
En conclusion, il y a de plus en plus de retraites à payer avec de moins en moins de payeurs. Ainsi, si un Français prend aujourd’hui sa retraite avec en moyenne 70 % de son dernier salaire, ce pourrait être 50 % en 2050.
Les frictions
Cette réforme suscite beaucoup de craintes chez les Français. Elle a été très mal expliquée et les personnes en charge du dossier ont commis beaucoup de maladresses.
De grandes manifestations et des grèves ont été organisées par les syndicats, majoritairement soutenus par les Français – à l’exception des Parisiens excédés par l’absence de transports publics (bus, métros, tramway, RER).
Le gouvernement a semblé inflexible au début, même s’il a accordé de nombreux avantages à certains : policiers, pilotes d’avions, SNCF... Le principal point de mécontentement a été l’âge pivot, fixé à soixante-quatre ans, c’est-à-dire l’âge à partir duquel un Français peut toucher une retraite complète. S’il part avant, sa retraite est amputée d’un malus.
Quelles suites ?
Face au risque d’enlisement, le gouvernement a proposé aux syndicats une remise en cause de l’âge pivot, à condition de trouver un autre moyen de financement. Cette avancée est bien accueillie par certains syndicats qui devraient suspendre leurs grèves.
En revanche, les syndicats les plus radicaux devraient poursuivre le mouvement car ils demandent le retrait pur et simple du projet. Les semaines à venir pourraient donc voir une épreuve de force plus violente avec des opposants moins nombreux mais plus motivés.
Deux exemples de perdants de la réforme
Les fonctionnaires
Une grande partie des problèmes financiers actuels du système de retraite vient des fonctionnaires pour deux raisons principales.
Bien défendus par des syndicats puissants à même
de bloquer le pays, certaines professions profitent d’avantages exorbitants. Ainsi à la SNCF, les employés partent à cinquante-sept ans en moyenne avec de belles retraites. Mais l’autre raison est imputable au gouvernement. En effet, en baissant le nombre de fonctionnaires, l’État fait des économies de salaires, mais a moins de cotisants pour ses retraités.
Les avocats
Les avocats sont farouchement opposés à la réforme des retraites. ils disposent aujourd’hui d’un système sain. Avec le nouveau système, ils devront cotiser deux fois plus pour une retraite plus faible.
André Lefort
Actuailes n° 109 – 15 janvier 2020
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