Marie porte son fils après la descente de croix. Elle semble plus jeune que Jésus, comme pour signifier qu’elle est préservée du péché, alors que son fils porte ceux du monde. Son visage est d’une grande finesse. Son expression est tout en retenue, elle n’exprime pas la profonde tristesse qu’elle devait pourtant ressentir. Jésus ne montre pas de souffrance, quelle sérénité sur son visage !
La maîtrise technique du sculpteur est exceptionnelle. La sculpture est un art difficile, mais plus encore lorsqu’il s’agit de marbre, une pierre particulièrement dure. Rien ne doit être improvisé et, dans cette œuvre, tout est exécuté avec une incroyable virtuosité et la grande cohérence de l’ensemble montre combien le travail de préparation a été précis. La compo-sition de l’œuvre repose sur un triangle, bien identifiable de face.
Jésus est mort. Son corps repose sur les genoux de Marie et en suit le mouvement, formant un « s » oblique. Les veines, les muscles sont reproduits avec une grande précision anato-mique, donnant corps au sujet.
Regardez les mains de Marie : l’une soutient le corps sans vie de son fils, les doigts tiennent une chair qui semble souple et vivante. L’autre, ouverte, comme pour une offrande, dans l’acceptation d’une situation qu’aucune mère ne voudrait connaître.
Les plis du manteau de Marie sont profonds et, là aussi, la prouesse est visible. Même s’il est plus simple, le dos est soigné et élégant, alors qu’il n’était pas destiné à être vu. Avec une vue de haut (ce que personne n’a pu voir à l’époque de Michel-Ange) on peut remarquer l’élégante courbe que forme la statue.
Michel-Ange entendit un jour des visiteurs admirer sa statue, mais en l’attribuant à un autre artiste. Blessé de ne pas être reconnu, il est donc revenu graver son nom sur le bandeau de la Vierge.
Michel-Ange n’avait que vingt-quatre ans lorsqu’il a sculpté cette Pietà ! Quel talent !
Quand un grand artiste photographie une œuvre remarquable
En 1964, la Pietà est envoyée aux États-Unis pour l’Exposition universelle. Robert Hupka est chargé
de la photographier. Il profite du déplacement de la statue pour obtenir des images exceptionnelles, qu’il serait impossible de prendre à
sa place habituelle. Pendant deux ans, il a pris des photos sous tous les angles, de jour comme de nuit.
Nous remercions Arstella d’avoir offert
à Actuailes les droits de reproduction
de ces photos. Le très beau livre reprenant
une sélection des photos de Robert Hupka peut être commandé sur le site www.la-pieta.org.
© Robert Hupka, 1975 – éditions Arstella
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