L’ augmentation des flux internationaux de voyageurs et de marchandises favorise la propagation des maladies infectieuses. Le nouveau coronavirus détecté à Wuhan (Chine) courant décembre se répand partout dans le monde, y compris en France où plusieurs cas ont été confirmés à ce jour. Face à la propagation de ce virus, de quels moyens disposent les autorités sanitaires ?
En France, priorité est donnée à l’isolement des malades. Les malades – à qui il est conseillé d’appeler le Samu plutôt que d’aller aux urgences pour éviter tout risque de contamination – sont pris en charge en unité d’isolement. Débute alors une enquête de l’Agence régionale de santé (ARS) et des structures sanitaires visant à dépister d’éventuelles contaminations dans l’entourage du patient.
La France est par ailleurs signataire (avec près de deux cents autres États) du règlement sanitaire international (RSI) adopté en 2005. Son objectif est d’assurer le maximum de protection contre la propagation internationale des menaces sanitaires en instaurant un réseau d’alerte international. Les États signataires doivent porter une attention particulière au niveau des ports ou aéroports ouverts au trafic international. La France a ainsi mis en place une équipe médicale d’accueil présente à l’aéroport de Roissy permettant la prise en charge des personnes qui présente-raient des symptômes d’une infection par coronavirus.
Enfin, l’organisation mondiale de la Santé (l’institution spécialisée de l’organisation des Nations unies pour la santé publique) peut, dans les cas les plus graves, déclencher l’urgence de santé mondiale. Cette mesure peut être décrétée quand la situation a des implications pour la santé publique dépassant les frontières nationales de l’État affecté et pourrait nécessiter une action internationale immédiate. Il s’agit d’une mesure exceptionnelle qui n’a été décrétée que cinq fois (en 2009, lors de l’épidémie de grippe H1N1 ou encore en 2014 pour la propagation du virus Ebola).
Lorsque tel est le cas, un comité d’urgence doit se réunir au minimum tous les trois mois pour réévaluer la situation d’urgence et émettre des recommandations à suivre par le ou les pays concernés (conseils sur les traitements à suivre, inciter à la vaccination, demande de rapatriement des ressortissants contaminés, mise en place de contrôle dans les aéroports ou aux frontières, etc.).
À ce stade, l’OMS n’a pas encore décidé de déclencher l’urgence de santé mondiale, mais le pic de l’épidémie n’a pas encore été atteint ; il devrait intervenir aux alentours du 8 février selon les autorités chinoises.
Émilie de Boussiers
Actuailes n° 110 – 29 janvier 2020
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