Les élections municipales se tiendront ce dimanche. Déjà bien mal en point, elles risquent d’être mises encore plus en difficulté à cause de la peur autour du covid-19.
À l’approche des municipales, il devient de plus en plus clair que ces élections seront tout à fait inhabituelles. Ainsi, la covid-19 bouleverse ce moment im-portant de la vie politique locale, avec deux maires et plusieurs candidats malades ou en quarantaine.
Le problème est même plus préoccupant concernant la participation aux votes, puisque la peur pourrait engager les électeurs à rester chez eux. Ce risque concerne particulièrement la population âgée, qui représente 20 % des suffrages et en moyenne 45 % des suffrages exprimés. Si le gouvernement a pu étudier la solution d’un report des élections, cela n’était pas si simple à mettre en œuvre, puisque cela nécessiterait une nouvelle loi pour modifier celle qui fixe le scrutin à mars. Cette loi devrait donc être votée en urgence, avant le premier tour, le 15 mars.
Le taux de participation au scrutin municipal était déjà mauvais en 2014, avec seulement 36,45 % de participation. À l’époque, une semaine avant les élections, 60 % des Français affirmaient suivre la campagne, selon un sondage Ifop. Cette année, entre autres à cause de la covid-19, ils ne sont que 53 %, ce qui ne présage rien de bon.
Mais même sans la covid-19, ces élections s’annoncent à nulle autre pareilles, puisque c’est cent six communes qui, faute de candidats, seront privées de scrutin, contre soixante-deux en 2014. Dans ces villes, il peut arriver que le maire se retire sans aucune liste pour lui succéder. Pour que la ville soit tout de même administrée en l’absence de maire, une délégation spéciale peut être assignée à la commune par la préfecture du département pour régler les affaires urgentes et organiser un nouveau scrutin. Si toutefois aucune liste ne se présente, la commune concernée est tout simplement « aspirée » par une de ses voisines. Pour éviter cela, on constate parfois des situations rocambolesques, comme le renouvellement du mandat d’un maire de plus de quatre-vingt-dix ans, faute de liste adverse.
Un maire, à quoi ça sert ?
Le maire est à la fois un agent de l’État et un agent exécutif de la commune.
Comme agent de l’État et sous l’autorité du préfet du département, il peut publier des lois et des règlements et organiser des élections.
Il a donc des fonctions législatives mais aussi judiciaires, étant sous l’autorité du procureur de la République. Sous cette autorité, il est officier d’état civil et officier de police judiciaire. Ces pouvoirs de police ont été renforcés par la loi Engage-ment et proximité du 27 décembre 2019, qui permet aux maires, entre autres, d’imposer des peines financières si un établissement public ne respecte pas une décision de fermeture.
Enfin, comme agent exécutif de la commune, son pouvoir lui permet d’exécuter les décisions du conseil municipal. Il représente la commune, ce qui signifie qu’il signe des contrats, prépare le budget et gère le patrimoine de la commune.
La gestion du budget est une tâche tout particulièrement importante pour les administrés, puisqu’elle a des conséquences directes sur les impôts communaux et la dette. Comme la majorité des dépenses publiques, les dépenses des collectivités locales sont extrêmement élevées et doivent être réduites, que ce soit en baissant les subventions allouées aux diverses associations ou en réduisant le personnel communal et les moyens généraux, donc leurs frais par exemple.
Adélaide Hecquet
Actuailes n° 112 - 11 mars 2020
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