Alors que nous entamons notre quatrième semaine de confinement, la question de la sortie de crise commence à se poser.
Il s’agirait d’abord de savoir quand ce « déconfinement» aura lieu : le gouvernement a d’ores et déjà annoncé qu’il serait sûrement plus long que prévu, alors que le conseil scientifique pour l’épidémie recommande au moins six semaines de confinement, soit jusqu’à la fin du mois d’avril. Le risque d’un retour à la normale trop rapide serait, en effet, l’arrivée d’une deuxième vague de contamination. C’est également ce que craint la Chine qui, depuis quelques jours, lève petit à petit ses mesures restrictives, avant de préparer un « déconfinement » total : si les sorties peuvent être plus nombreuses, les seuls à être vraiment libres de leurs mouvements sont pour l’instant ceux qui peuvent prouver médicalement qu’ils ne sont pas malades ou contagieux.
Malgré ces possibles délais, le gouvernement pense déjà à l’après et, le 1er avril, le Premier ministre, Édouard Philippe, a abordé la question, en parlant d’un retour à la normale « progressif ». Il serait ainsi « régionalisé », « sujet à une politique de tests » et possiblement lié à des « classes d’âge ».
Concernant ces conditions, la problématique des tests se pose déjà et le ministre de la Santé, Olivier Véran, a affirmé qu’ils allaient se multiplier et que leurs résultats positifs seraient la condition sine qua non de la fin du confinement. L’objectif est de vérifier qu’une grande partie de la population est désormais immunisée contre le virus et pourra ainsi faire barrière en cas de nouvelle épidémie, ce qui est toujours à craindre.
Pour que cette « immunité collective » soit actée, il faut d’abord qu’au moins 50 % de la population française ait été infectée. Deux millions de tests devraient être livrés, afin de vérifier rapidement les avancées de cette immunité.
Une stratégie du retour à la normale va être mise en place, en France, menée par Jean Castex, hautfonctionnaire qui connaît bien le monde de la santé.
Mais pour pouvoir commencer à sérieusement aborder la question de cette sortie de crise, il faudrait d’abord que le pays passe le pic de l’épidémie, c’est-à-dire que le nombre de cas commence à diminuer.
Quitterie Murail
Actuailes n° 114 – 8 avril 2020
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