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L’Europe vacille face au virus

L’Europe vacille face au virus

06-05-2020 à 08:34:33

Après la Chine et l’Extrême-Orient, c’est désormais notre continent qui est considéré comme l’épicentre de la pandémie mondiale de coronavirus. Réactions nationales d’urgence, mesures européennes timides et conséquences mondiales incertaines : voilà l’équilibre plus que précaire dans lequel se trouve l’Europe face à cette crise sanitaire inédite. Mais, au sein même de notre vieille Europe, les pays sont touchés de manière très inégale.

Un point commun… mais des différences

Après que les uns, puis les autres, courant mars ont fermé leurs frontières, les pays européens ont quasiment tous adopté une politique de protection collective reposant sur l’application de mesures barrières et de confinement général. C’est bien sûr dans les pays les plus touchés – Italie, Espagne et France – que ces mesures ont été les plus strictes. Pour autant, certains n’ont confiné que partiellement leur population, s’appuyant sur une faible contamination et des habitudes sociales s’y prêtant : ce fut surtout le cas dans le Nord – Allemagne, Suède et Finlande. Début avril, les premiers signes d’efficacité du confinement apparaissaient et déjà les premiers pays desserrent – très prudemment – l’étau : les petits Espagnols peuvent enfin sortir pour se promener après six semaines de confinement très strict. Les différences se sont montrées nombreuses en Europe : alors qu’initialement la Grande-Bretagne et les Pays-Bas misaient sur l’immunité collective, l’Allemagne faisait très tôt le choix de tester massivement sa population.

Ce que l’Europe peut (et ne peut pas) faire

On l’a vu, l’Union européenne est restée plutôt silencieuse depuis le début de cette crise sans précédent. C’est avant tout parce qu’elle ne dispose d’aucune prérogative dans le domaine de la santé. Ce sont donc les États qui demeurent souverains dans ce domaine. L’Europe a donc plutôt un rôle de coordination pour chercher à atteindre une uniformité des mesures prises par ses membres. C’est comme souvent dans le domaine économique qu’elle pourra se révéler utile : très tôt, de nombreux chefs d’État européens se sont prononcés pour des mesures économiques et budgétaires d’exception. Et c’est dans ce sens que Ursula von der Leyen a adressé aux pays membres une nouvelle proposition de budget européen.

À un tournant déterminant de son histoire

Beaucoup considèrent enfin cette crise comme le plus important moment de l’histoire moderne de l’Europe. En effet, les nombreuses dissensions qui sont apparues, les mesures individuelles des pays et l’absence de rôle majeur joué par l’UE font penser qu’elle se trouve peut-être entre la vie et la mort. Et une véritable fracture semble s’être creusée entre le nord et le sud de l’Europe. C’est donc au double défi de son existence et de son identité qu’elle se trouve désormais confrontée ; c’est ce qu’illustre bien la déclaration du président italien : « Si nous sommes une union, le temps est venu de le prouver. »

Carl-Wilhem von Lüneth

Actuailes n° 115 – 6 mai 2020


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