Mort sur le Nil

Prenez une poignée de personnages excentriques, réunissez-les sur un bateau, dans un train ou encore sur une île avec un détective débonnaire et attendez !

C'est la recette que la célèbre romancière anglaise Agatha Christie appliquait dans sa longue série dite des « Hercule Poirot» dont sept ont été adaptés au grand écran. Peter Ustinov interprète le fameux belge dans une saga de six films, tous aussi brillants les uns que les autres. Commençons par le premier : Mort sur le Nil.

Le film débute par la présentation de la douzaine de personnages qui s’apprêtent à embarquer pour une croisière sur le Nil afin d’y savourer les paysages magnifiques et les excursions dans les sites antiques. Très vite, le spectateur comprend que les motivations de chacun ne sont pas toutes touristiques. Personnages haut en couleurs ou mystérieusement trop discrets, les fils qui les relient les uns aux autres tissent une toile d’hypocrisie et la situation est déjà très tendue lorsqu’un des passagers est assassiné dans sa cabine. L’affaire n’est pas facile pour notre détective : tous ont un mobile, aucun n’a d’alibi ! Filmée dans les décors naturels de l’Égypte en 1978, recréant avec minutie le décor et les usages d’une société aisée d’avant-guerre, cette enquête au fil de l’eau est une merveille d’humour anglais.

Hercule Poirot y navigue à l’aise, entre cynisme et décontraction, entre une voleuse bien élevée (Bette Davis) et une petite bonne timide (Jane Birkin), entre une femme jalouse (Mia Farrow) et une infirmière inquiétante (Maggie Smith)… pour le bonheur de toute la famille en V.O. ou – ce n’est pas courant – en V.F

Catherine Bertrand

Actuailes n° 115 – 6 mai 2020