Très gros utilisateur de Twitter, le président américain ne décolère pas contre la décision de ce réseau social de mettre une remarque désobligeante en dessous d’un tweet (message) présidentiel, l’assimilant à de la censure.
Un espace de liberté...
Les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter ont d’abord été vus comme un espace de liberté. En effet, chacun peut y partager ses pensées, ses photos ou ses vidéos. Cela se fait de manière instantanée, avec, comme public, le monde entier. Une personne qui n’a pas accès aux médias traditionnels peut donc diffuser ses idées à des millions de personnes sans passer par la télévision ou les journaux. Face à une presse très hostile à sa personne et à ses idées, Donald Trump s’est particulièrement investi sur Twitter afin d’avoir un contact direct avec les Américains. Plus de 80 millions de personnes sont abonnés à ses messages sur Twitter, en hausse de 1,3 millions sur les vingt-huit derniers jours.
Ou de censure ?
Contrairement à un journal ou une chaîne de télévision, chaque internaute peut officiellement dire sur Facebook ou Twitter ce qu’il pense. Mais il existe des modérateurs, c’est-à-dire des personnes rémunérées par un réseau social, qui ont le droit de retirer des contenus qu’ils jugent violents, racistes ou faux. Or, ces modérateurs peuvent vite apparaître comme des censeurs quand il s’agit d’opinions politiques. C’est d’ailleurs ce que leur reprochent Donald Trump et ses partisans, à savoir de ne censurer que les idées conservatrices. Donald Trump veut donc obliger Twitter, Facebook et Youtube, à respecter intégralement la liberté d’expression. Les Américains s’estimant victimes de censure pourraient ainsi déposer des plaintes.
La suite ?
Dans la perspective des futures élections présidentielles améri-caines de novembre prochain, les réseaux sociaux sont au centre des débats. Les démo-crates (opposants de Donald Trump) voudraient réduire leur influence afin que les Américains s’informent plus dans les médias traditionnels, largement acquis à leur cause. Quant aux républicains de Donald Trump, ils souhaitent pouvoir s’y exprimer libre-ment sans être censurés. Cette question des en-torses à la liberté d’expression sur les réseaux sociaux est d’ailleurs mondiale, Facebook ayant, par exemple, fermé en France des comptes en jugeant leurs idées politiques incompatibles avec ses valeurs. Une curieuse vision de la liberté d’expression.
Julien Magne
Actuailes n° 117 – 3 juin 2020
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