Chasse à l’ours ?

La mort d’un ours en Ariège, le 9 juin, relance une vieille querelle : faut-il réintroduire les ours dans les Pyrénées ? Cette question oppose les éleveurs et les partisans de la sauvegarde de cet animal, espèce classée en danger critique d’extinction depuis 2009 en France.

En 2018, un « plan Ours », devait permettre, sur dix ans, le renforcement de la population par des lâchers d’ours réguliers. Le plan est cependant abandonné quelques mois après son adoption, à la suite de plaintes des éleveurs, dont les moutons sont dévorés par les animaux sauvages. Et, en janvier 2020, le président assurait encore qu’il n’y aurait plus de réintroductions en France ni d’ours, ni de loups, sauf si ces derniers étaient tués par des hommes. Or, l’autopsie de l’ours retrouvé mort au début du mois a clairement révélé qu’il a été abattu de manière délibérée, avec utilisation d’une arme à feu. L’acte a donc été déclaré illégal et condamnable par Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique. Une enquête est ouverte pour « destruction non autorisée d’une espèce protégée », infraction qui peut conduire à trois ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende.

C’est le deuxième ours retrouvé mort dans les Pyrénées, où vivent désormais une cinquantaine d’individus, ce qui ne permet cependant pas d’assurer la survie de l’espèce.

Quitterie Murail

Actuailes n° 118 – 17 juin 2020