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La descente aux enfers du Liban

La descente aux enfers du Liban

16-09-2020 à 05:52:53

Depuis un an, le Liban subit de multiples crises – financière, économique, politique – aggravées par l’explosion qui a dévasté des quartiers entiers de Beyrouth, la capitale.

Une double explosion dévastatrice

Le 4 août dernier, deux explosions se succèdent à quelques minutes d’intervalle au port de Beyrouth. La seconde explosion de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium, un produit explosif dangereux, ravage les quartiers environnants et souffle les vitres des immeubles dans un rayon de dix kilomètres, comme si tout le centre historique de Paris était détruit en cinq secondes. On déplore plus de 190 morts, 6 500 blessés et près de 300 000 personnes sans abri.

Un cumul des crises

Cette explosion est une épreuve de plus pour les Libanais qui vivent des crises à répétition depuis un an. Enfoncés dans une crise politique, ils voient dans cette explosion accidentelle le symbole de l’incurie d’une classe dirigeante, au pouvoir depuis la fin de la guerre civile en 1990 et servant ses propres intérêts au détriment de ceux du peuple, qui lui reproche de n’avoir pas agi malgré sa connaissance de la dangerosité du nitrate d’ammonium, stocké depuis sept ans dans le port. Les Libanais vivent aussi une crise économique brutale due à l’effondrement du secteur bancaire et à la dévaluation de la livre libanaise, qui les plongent dans la pauvreté. La crise sanitaire a amplifié le désastre économique. Submergé par la pandémie de covid-19, le système de santé libanais est à bout de souffle.

Traiter les maux à la racine

Début août, le président français a décidé d’apporter une aide d’urgence aux Libanais : un bâtiment de la Marine nationale, le Tonnerre, et un détachement de l’armée de Terre ont été déployés à Beyrouth mi-août pour porter assistance aux autorités locales, notamment dans le nettoyage du port de la capitale libanaise.

Au bord de la faillite, le pays a demandé un prêt au Fonds monétaire international. Celui-ci demande en échange l’adoption de réformes anti-corruption afin que le prêt profite au peuple libanais et non à une classe politique corrompue qui choisit de paralyser le pays plutôt que de renoncer à ses privilèges. Pour sortir de la crise, il faudrait qu’une vision du bien commun l’emporte sur les intérêts particuliers communautaires. Vaste programme.

Vinciane Joly

Actuailes n° 119 – 16 septembre 2020


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