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Violences ordinaires ?

Violences ordinaires ?

16-09-2020 à 06:17:42

Pour beaucoup, l’été a eu une saveur douce-amère. Sur le chemin de la plage ou du village de vacances, on apprenait qu’une nouvelle agression avait eu lieu en France. Dijon, Bordeaux, Bayonne, Lyon, Saint-Denis. Augustin, Axelle, Philippe, Mélanie.
Comme si la France, depuis trop longtemps, dormait sur une bombe qui s’était décidée à exploser. Mais pourquoi maintenant ?

Qui sont les agresseurs ? Quelle est la cause de cette flambée de violence ?
Où s’est-elle produite ?

Le 5 juillet, à Bayonne, un chauffeur de bus est roué de coups, parce qu’il a exigé le port du masque de ses passagers et qu’il a voulu contrôler leur titre de transport. Il meurt de ses blessures le 10 juillet. Les assassins sont des récidivistes, c’est-à-dire qu’ils ont déjà été condamnés de multiples fois par la Justice. Le 18 juillet, à Lyon, une jeune femme meurt fauchée et traînée par une voiture conduite par deux voyous. Ces drames mettent en évidence l’insécurité qui règne en France, mais ils sont loin d’en être les seuls signaux.

La police, les pompiers, les médecins ne peuvent plus entrer dans certains quartiers. Certaines femmes et jeunes filles ne mettent plus de robe ou de jupe par peur d’être sifflées, insultées, agressées. Chaque jour, en France, mille « agressions gratuites » sont commises. Il s’agit d’agressions qui n’ont pas d’élément déclencheur ou un événement de médiocre importance, à l’inverse, par exemple, d’un règlement de comptes entre deux gangs. Cette situation dure depuis de nombreuses années. Les policiers, les pompiers, les médecins, les femmes se plaignent depuis longtemps et plusieurs personnes ont déjà alerté à de nombreuses reprises sur l’existence de « territoires perdus de la République ».

Seulement, cet été, les vacances ont été un peu particulières, surtout pour certaines personnes issues de l’immigration qui avaient l’habitude de passer quelques semaines estivales dans leur pays d’origine. Toute l’année, ces personnes vivent dans des banlieues, des quartiers, ceux-là même où les policiers, les pompiers et les femmes en jupe sont interdits. La situation est intégrée par les personnes qui vivent dans ces quartiers, elles y sont résignées et ne se plaignent plus, parce qu’aucune mesure efficace n’est prise pour les aider. Cet été, ces populations ont parcouru la France comme à Palavas où des bandes venues de banlieues ont multipliées vols et agressions.

Cette montée de violence est également due à un sentiment d’impunité chez des voyous, qui peuvent être condamnés plusieurs dizaines de fois sans jamais aller en prison ou pour de très courtes périodes.

Un vocabulaire politique tabou

Le « sentiment d’insécurité » d’Éric Dupont-Moretti, ministre de la Justice, est une expression qui évite de parler de ces agressions. Certains, comme le ministre de la Justice ou bien Éric Piolle, maire de Grenoble, considèrent qu’aujourd’hui le problème vient plus de la « surenchère sécu-ritaire » que d’une réelle insécurité. Selon eux, la droite et l’extrême-droite profitent du sentiment d’insécurité des Français pour proposer de nou-velles mesures trop rigides. De même, ces partis donnent trop d’importance aux agressions com-mises par les communautés immigrées pour faire paraître le problème plus gros qu’il ne l’est vraiment.

De fait, certaines personnes venant de droite et l’extrême-droite montrent du doigt les agressions commises par les personnes immigrées. Cependant, ces agressions existent et sont nombreuses.

 

Adélaïde Hecquet

Actuailes n° 119 – 16 septembre 2020


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