Traditionnellement saison d’accalmie, l’été n’a pas été de tout repos en Afrique.
Entre un putsch au Mali, la poursuite de la gangrène terroriste, la préparation d’élections contestées en Côte-d’Ivoire et la lente montée de la covid, cette saison des pluies a été plus que contrastée. Rapide tour d’horizon africain.
L’été malien a été marqué par le putsch réussi d’une junte militaire, ayant marqué le départ du président Ibrahim Boubakar Keita (IBK), devenu trop contesté par la rue et même par ses propres rangs. Déjà sous le joug des terroristes, le Mali n’avait pas besoin de cela et la junte doit désormais transférer le pouvoir au plus vite aux autorités civiles.
Les attaques terroristes se sont poursuivies contre les armées locales, souvent à base de pièges minés, ainsi que contre la force française Barkhane qui vient encore récemment de déplorer la perte de deux des siens au Sahel. Mais le comble de l’horreur a été atteint avec l’assassinat de sept membres de l’ONG Acted, dont six Français, alors qu’ils partaient visiter une réserve animalière au Niger début août. La barbarie des terroristes reste sans limite.
Pour couronner le tout, la saison des pluies a été gâchée par des crues exceptionnelles. Les barrages ne pouvant contenir le trop plein d’eau, de nombreuses récoltes ont été condamnées : le Burkina Faso a ainsi déclaré l’état de catastrophe naturelle.
Un peu plus au sud, la Côte d’Ivoire a entamé sa marche vers les élections. Alassane Ouattara, président en exercice, a tiré bénéfice du décès de son Premier ministre, dauphin désigné, pour contourner la constitution et briguer un troisième mandat en novembre. Cela n’a pas été du goût de la rue qui a manifesté en nombre, manifestations réprimées dans le sang. Avec un plateau proposant des candidats inéligibles ou retenus par la cour pénale internationale, la situation pourrait être explosive et devra être suivie avec attention.
Enfin, la covid poursuit sa lente progression avec 1,35 million de cas recensés. Un pays comme l’Afrique du Sud peinera à s’en relever et annonce déjà une rétractation de son PIB de 51 % en 2020. Et tandis que les lecteurs d’Actuailes et leurs camarades français ont repris le chemin de l’école, les écoliers africains doivent encore rester chez eux en raison du manque de mesures barrières. Le Sénégal n’envisage ainsi une reprise de l’école qu’à partir de novembre, créant ainsi un déficit d’alphabétisation qui sera dur à rattraper.
Actuailes n° 119 – 16 septembre 2020
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