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Le jeu d’Israël au Golfe

30-09-2020 à 05:56:18

Le 11 septembre dernier, l’annonce d’un accord entre Israël et le Bahreïn1 surprend la région du Moyen-Orient.

Un tweet du président américain informe que les relations entre Tel-Aviv et Manama (capitale du Bahreïn) sont désormais « normalisées », comme avec les Émirats arabes unis un mois plus tôt. C’est-à-dire qu’après une période de troubles les deux pays pratiquent des échanges commerciaux. Ce retour à la normale (ou « normalisation ») entre l’État hébreu et les pays du Golfe est formalisé et consigné le 15 septembre à Washington, par la signature de documents liant ces trois États entre eux et avec les États-Unis.

Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

Salués plus ou moins franchement par la communauté internationale, ces accords de paix confèrent à Israël de nouvelles opportunités de prendre pied dans les pays arabes. En effet, Israël cherche notamment à appuyer sa position face à l’Iran en ralliant à sa cause des pays arabes du Golfe, justement situés en face des côtes iraniennes. Ces nouvelles alliances permettront également aux industries et technologies israéliennes, très pointues, de trouver de nouveaux clients dans les pétromonarchies. Ces dernières – selon leurs relations et leurs ambitions – voient dans ces rapprochements une façon de s’allier à un puissant acteur de la région, soutenu par les États-Unis, et qui offre une porte sur la Méditerranée.

L’oubli de la cause palestinienne

Israël remporte là une victoire diplomatique et politique supplémentaire : autrefois pleinement soutien de la cause palestinienne, certains pays arabes (Émirats arabes unis, Bahreïn mais aussi Égypte et Oman) sont aujourd’hui presque alignés sur la position israélienne. Tel-Aviv souhaite en effet réduire encore les terres des Palestiniens.

C’est pour cela que protestent certains défenseurs des droits des Palestiniens, qui parviennent de moins en moins à attirer les soutiens extérieurs dont ils sont dépendants. Et force est de constater que depuis janvier 2020, lorsque le président
Trump proposait de résoudre le conflit entre Israël et Palestine qui dure depuis soixante-dix ans, les vives critiques d’alors se sont tues. Les hérauts du peuple palestinien d’hier sont moins audibles aujourd’hui. L’État hébreu semble étendre un peu plus son influence au Moyen-Orient, d’où les Américains, au contraire, paraissent se retirer peu à peu. Et déjà, à la porte de Jérusalem, la ville « trois fois sainte », on entend toquer d’autres pays arabes…

1. Petite île du golfe arabo-persique, reliée par un pont à l’Arabie saoudite.

Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis Abdullah bin Zayed Al Nahyan, le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn le Dr Abdullatif bin Rashid Al Zayani, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président Donald Trump, mardi 15 septembre 2020, le long de la colonnade de la Maison Blanche

Abu Jibril

Actuailes n° 120 – 30 septembre 2020


israël
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