Samedi 19 septembre, de violents orages ont provoqués des crues et d’importantes inondations dans le Gard et l’Hérault. Il a plu en un jour autant qu’en un an. Les dégâts matériels et humains sont immenses.
Ce n’est pas la première fois que la région est touchée par ce type d’événements météorologiques. Ils surviennent souvent à la fin de l’été quand la mer Méditerranée est à sa température annuelle maximale.
Cette température élevée favorise l’évaporation et l’air chaud se charge d’humidité. Lorsque dans le golfe du Lion, les vents du sud-sud-est sont majoritaires et que de l’air froid s’est accumulé en altitude, les conditions sont remplies pour le développement de ces violents épisodes orageux.
L’air chaud et humide est poussé par le vent vers le massif des Cévennes qui forme l’extrémité sud-est du Massif central. Le relief bloque l’air chaud et l’oblige à monter, entrant ainsi en contact avec l’air froid, l’eau se condense et forme des pluies. La différence de température rend aussi l’air instable et favorise la formation de cumulonimbus, ces nuages qui fabriquent les orages.
Le massif des Cévennes, cette petite chaîne de montagnes située entre la Lozère, le Gard et l’Aveyron joue un rôle barrière, il bloque les orages et les rend stationnaires. On dit souvent qu’un orage passe, ceux-là restent coincés contre le relief. On parle alors de blocage « orographique » (oros en grec signifie « montagne »). Les vents du sud continuent d’apporter cet air chaud et humide qui recharge les orages et produit des pluies diluviennes. Les chutes d’eau qui durent parfois pendant plusieurs jours, alimentées par le vent du sud, provoquent d’intenses ruissellements, les cours d’eau gonflent et entrent en crue souvent brutalement, provoquant d’importants dégâts.
Les Cévennes sont tellement importantes dans la formation de ce phénomène, qu’on parle d’épisode « cévenol ».
Le réchauffement climatique explique la plus forte intensité des épisodes observés ces dernières années. La plus grande chaleur entraîne davantage d’évaporation mais aussi davantage d’énergie dans les orages.
Cette année, la commune de Vallaurgue (Gard) aurait reçu des précipitations de plus de six cents millimètres. Cela correspond à six cents litres d’eau tombée du ciel par mètre carré. C’est l’équivalent d’un an de pluie à Paris.
Louis Fernand
Actuailes n° 120 – 30 septembre 2020
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