Cette année, nous fêtons le centenaire de la canonisation de Jeanne d’Arc. Jeanne, c’est cette jeune fille venue de Lorraine qui, par sa force de persuasion et son action,
va changer le cours de l’Histoire. Son aventure est tellement extraordinaire – j’y reviendrai sans doute dans un prochain article de cette rubrique Sursum Corda – qu’on se demande comment on peut imiter un tel modèle.
Je n’ai pas les « voix » de Jeanne, je n’ai pas son courage et son intrépidité, je n’ai pas son humour et sa répartie, je n’ai pas sa facilité à me sentir à l’aise et fort en toute situation, aussi bien à la cour du roi qu’au milieu de la troupe des soldats, parmi les foules qui l’ovationnent ou devant les juges qui veulent la perdre. Dieu a mis trop de lui-même dans ce petit bout de femme, elle nous dépasse de tous les côtés. Non vraiment, se dira-t-on, voilà un modèle qui est bien beau à regarder, mais impossible à imiter…
Voilà qui est un peu défaitiste et pas très français. La grâce de Jeanne est d’avoir cru possible ce que tous croyaient impossible : libérer la France occupée. Comme elle, à notre mesure, nous devons croire possible ce qui nous paraît impossible.
Je vais commencer par quelque chose de simple et d’essentiel, qui fut essentiel dans la vie si active de Jeanne : la prière. La prière, qui consiste à ouvrir son cœur et son intelligence à Dieu pour lui parler et l’écouter, fut constamment présente dans l’âme de Jeanne. La prière nous paraît-elle impossible ? Il faut croire possible ce qui paraît impossible. Il faut se croire capable de la prière comme Jeanne se crut capable de sauver la France.
Comment s’y prend-elle, Jeanne ? Le plus simplement du monde : Messire Dieu, premier servi ! Cela signifie : Messire Dieu, vous devez être le premier servi dans ma vie.
Chaque matin, au réveil, ma vie prend un nouveau départ, une nouvelle journée commence. Chaque matin, au réveil, ma première pensée doit être pour Messire Dieu. Chaque matin, au réveil, mon cœur doit se tourner d’abord et avant tout vers Celui qui m’a donné la vie, Celui qui, à chaque instant, me maintient dans l’existence : merci, mon Dieu, de m’avoir créé pour vous connaître et vous aimer ! Chaque matin, au réveil, Messire Dieu, premier servi !
L’impossible est-il possible ?
Demain, je commence !
Père Augustin-Marie
Actuailes n° 120 – 30 septembre 2020
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