L’Homme qui voulut être roi est une aventure rocambolesque réalisée par John Huston en 1975. Il fait partie de ces films enchanteurs qui vous happent hors du temps dès les premières minutes.
Daniel (Sean Connery1) et Peachy (Michael Caine, autre grand acteur disparu) sont d’anciens soldats de l’armée britannique que la conquête de l’Inde a laissés sur le bas-côté de la fortune. Amis inséparables, voleurs élégants et sympa-thiques menteurs, ils déci-dent d’aller conquérir leur propre royaume : une pro-vince perdue au nord de l’Afghanistan. Pour mener à bien leur quête, ils se jurent, devant témoin, de ne plus toucher ni à l’alcool ni aux femmes, deux vices qui pourraient contrarier leur projet. Ce témoin n’est autre que Rudyard Kipling (Christopher Plummer, le général Von Trapp de La Mélodie du bonheur) qui va nous raconter cette for-midable et tragique aventure.
Le film est une adaptation particulièrement sublimée de la nouvelle du vrai Kipling. Tous les sentiments y sont illustrés pêle-mêle : l’avidité et la loyauté, le désir et l’abstinence, la démesure et la rigueur, le brio et l’échec, mais aussi l’amitié, la loyauté, la dignité et le pardon. Le tout dans des décors somptueux, un scénario ciselé, une mise en scène impeccable et des dialogues à la dérision toute britannique, chic et décalée.
L’Homme qui voulut être roi est une sorte de mise en garde loufoque sur nos penchants les plus noirs, à l’exemple des contes de fées qui, avant d’être aseptisés par Disney, mettaient en garde les petits enfants sur les dangers qui pouvaient les entourer.
Un grand spectacle pour toute la famille !
1. Sean Connery s’est éteint dans son sommeil à quatre-vingt-dix ans il y a peu. Pour toute une génération de cinéphiles, il représente le seul et unique James Bond et il est vrai qu’il a eu du mal, le long de sa carrière, à se défaire de sa stature de héros flegmatique. Sean devait son succès à sa carrure, sa beauté sombre, sa présence face à la caméra. Il a joué pour les plus grands réalisateurs et dans de nombreux films à succès : Marnie de Hitchcock (1964), les six premiers James Bond (de 1967 à 1971), Highlander (1986), Les Incorruptibles de Palma (1987), À la Poursuite d’Octobre rouge (1990) ou Indiana Jones de Spielberg (2008)... RIP, Sean ! |
Catherine Bertrand
Actuailes n° 122 - 11 novembre 2020
Actuailes 2024 © Tous droits réservés. Conditions d'utilisation with & by Website-modern - Se connecter