facebook logo Twitter logo

facebook logo Twitter logo

Logo Header
Télécharger dernier numéro
Le métier de généalogiste.

Le métier de généalogiste.

08-12-2020 à 21:14:00

Passionnée d’Histoire de France et de celle de sa famille, Cécile, généalogiste, revient dans le présent pour vous présenter ce métier peu connu.

Pouvez-vous nous présenter votre métier ?

Je travaille chez un généalogiste. Il s’agit de chercher soi-même les ancêtres d’une famille ou d’aider un membre de cette famille à le faire. On commence par l’identité (le nom et le prénom, les dates de naissance, mariage, décès) : ces premiers éléments constituent la structure de l’arbre généalogique que l’on va créer. Puis on s’intéresse à l’histoire des personnes et à leur mode de vie, aux lieux où elles ont vécu et aux métiers qu'elles ont exercés, à quels événements de la « grande Histoire » elles ont été mêlées.

Parfois, la recherche est plus difficile et porte sur un ancêtre disparu ou un père inconnu ; on contribue ainsi à redonner des racines familiales à celui qui les cherche, à combler un manque dans un arbre généalogique.

Quels sont les dons particuliers ou les qualités importantes
pour l’exercer ?

Dans ce travail, il faut avant tout avoir beaucoup de patience et de la méthode :

• De la patience parce que, bien souvent, il faudra feuilleter page après page des registres paroissiaux, des recensements dans des villes de plusieurs milliers d’habitants ou d’autres listes de noms. Même si, aujourd’hui, la plupart des documents a été numérisée, ce travail de lecture reste identique et l’écriture des rédacteurs est parfois difficile à déchiffrer !

• De la méthode pour savoir où chercher, dans quel ordre, et placer ensuite au bon endroit les renseignements trouvés.

Bien entendu, il faut aussi être curieux et faire preuve d’inventivité : chercher dans des fonds historiques moins courants (par exemple, des listes de personnes ayant reçu une décoration ou s’étant vu attribuer une aide sociale) et utiliser des méthodes de travail plus originales (parfois, il faut imaginer quelle a pu être la vie d’une personne et ensuite rechercher si c’est vraiment ce qui est arrivé).

Enfin, il est indispensable de faire preuve de probité car on touche à la vie privée des personnes.

Dans certains cas (encadrés par la loi), l’ADN peut être utilisé pour rechercher l’identité d’ancêtres que l’on ne connaît pas grâce aux cousinages avec ses autres descendants vivants, ce qui nous confronte à des risques de commercialisation par les laboratoires.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?

J’aime beaucoup faire de la généalogie parce que cela me permet de faire des rencontres avec tous ces gens du passé que je vois « revivre ». Plus on découvre d’informations sur eux, mieux on les connaît et plus ils nous apprennent de choses. Ils peuvent aussi nous servir de modèle pour savoir comment nous comporter dans les situations difficiles de la vie quotidienne car ils ont parfois supporté des événements historiques ou familiaux bien pires que les nôtres.

Quels sont les moyens dont il faut disposer pour faire votre métier ?

Il n’y a pas de formation particulière pour apprendre ce métier. De solides bases en histoire sont utiles pour placer correctement les personnes retrouvées dans leur contexte. Après, c’est principalement la pratique et la discussion avec d’autres généalogistes, qui permettent d’avoir plus d’expérience. Pour ma part, j’ai fait une préparation à l’école des Chartes pendant trois ans, avec une moyenne de douze heures d’histoire et six heures de latin par semaine. J’ai fait ensuite un master en recherche historique pendant deux ans, puis une année supplémentaire pour acquérir des bases technologiques, car, aujourd’hui, beaucoup de choses sont gérées par informatique. Enfin une bonne capacité d’analyse est précieuse.

Quels conseils donneriez-vous
à un jeune motivé pour suivre votre voie ?

Pour se lancer, il faut commencer par sa propre généalogie familiale qui permet de s’exercer ; on peut aussi utiliser un logiciel qui aidera à la méthode. Un stage dans un cabinet de généalogie est évidemment un atout supplémentaire.

Actuailes n°124 - mercredi 9 décembre 2020


4 votes


Imprimer