Après Renault, marié depuis plus de vingt ans au constructeur japonais Nissan, un nouveau constructeur français décide de convoler avec un autre poids lourd du secteur automobile.
L’annonce de ce mariage était un secret de polichinelle. Cela fait près de trois ans que des discussions sont engagées pour envisager la fusion des constructeurs automobiles français PSA (Peugeot-Citroën) et italo-américain Fiat-Chrysler. C’est chose faite depuis le 4 janvier dernier. Ce mariage donne ainsi naissance au quatrième groupe automobile mondial1, désormais nommé Stellantis. 400 000 collaborateurs vont composer ce nouveau groupe, pour un chiffre d’affaires de 167 milliards d’euros et une production annuelle de 8 millions de véhicules. Cette multinationale regroupe quatorze marques automobiles, parmi lesquelles Peugeot, Citroën, Fiat, Chrysler, Jeep, Maserati, Alfa Romeo et Opel.
Pourquoi cette fusion alors que le secteur de l’automobile est en grande souffrance depuis l’arrivée du coronavirus ? Eh bien parce que l’union fait la force ! C’est en tout cas la vision portée par Carlos Tavares, le PDG de PSA et futur directeur général de Stellantis. Ce capitaine d’industrie mise sur les synergies considérables qui vont pouvoir être opérées grâce à ce mariage. Autrement dit, cette opération doit à terme créer plus de valeur ajoutée (environ 5 milliards d’euros par an) que si les deux groupes travaillaient séparément. Stellantis va en effet pouvoir bénéficier des forces de chacun de ses membres. Ainsi, PSA va apporter son avance dans les technologies (notamment en ce qui concerne la voiture électrique), son positionnement avantageux sur le marché européen et sa culture de l’ingénierie très développée. De son côté, FCA (Fiat Chrysler Automobiles) va permettre aux marques de PSA de se développer sur le continent américain, où le groupe italo-américain est bien implanté, et apporte un chiffre d’affaires près de deux fois supérieur à celui de PSA.
Cette fusion va également permettre aux différents constructeurs du groupe de réduire leurs coûts de développement et de construction en mutualisant un certain nombre de fournisseurs, d’outils de production et de services internes.
Ce nouveau géant de l’automobile aura à relever de nombreux défis, de la production à grande échelle de véhicules électriques à la conduite autonome face à l’émergence du constructeur américain Tesla et à l’ambition des constructeurs chinois.
1.Quatrième groupe derrière Volkswagen, Toyota et Renault-Nissan.
Mickaël de Talhouët
Actuailes n° 125 - 13 janvier 2021
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