Le 20 janvier, Joe Biden a été investi comme quarante-sixième président des États-Unis. Saura-t-il faire face aux nombreux défis qui l’attendent ?
Comme le veut la tradition, Joe Biden a prêté serment sur les marches du Capitole. Cette cérémonie a marqué par son caractère exceptionnel, puisque le public était représenté par deux cent mille drapeaux américains placés sur la grande esplanade pour diminuer le risque de propagation de la covid. Si les anciens présidents ont fait le déplacement, l’absence délibérée de Donald Trump manquait singulièrement de panache. L’assaut du Capitole deux semaines auparavant par ses partisans déçus n’a pas non plus participé à redorer son blason.
Les divisions de la société américaine ne sont pas récentes, mais se sont aggravées. Trump avait su en jouer pour assurer son élection, ce qui était stratégique à défaut d’être malin. Mais ce calcul n’est-il pas aussi celui de son rival en 2020 ? Les arrangements auxquels ce dernier a dû procéder pour remporter les scrutins pourraient le contraindre à des décisions qui cristalliseraient l’opposition de ses détracteurs, en particulier dans le domaine sociétal.
Conscient de l’énormité de la tâche qui l’attend, Joe Biden a signé dix-sept décrets présidentiels le jour même de son investiture. Il s’attaque ainsi à défaire l’héritage controversé de son prédécesseur. Il s’attache à lutter plus activement contre la pandémie de covid, annonce son retour dans l’accord sur le climat contre le réchauffement climatique et modifie la politique migratoire du pays. Ainsi, les ressortissants de pays musulmans sont à nouveau autorisés à entrer aux États-Unis et la construction du mur qui sépare les États-Unis du Mexique voisin est stoppée. Enfin, il prévoit de nouvelles mesures pour limiter les inégalités au sein de l’administration.
Les lignes de fracture économiques, raciales, sociales et géographiques au sein du pays sont trop anciennes pour que quelques décrets inversent des tendances de fond. L’enjeu est pourtant d’importance, car l’image même des États-Unis est en jeu. Quelle crédibilité auraient-ils à vouloir exporter leur modèle s’il n’assure pas le bonheur de leurs citoyens et leur prospérité ?
Le savais-tu?
Lors de son investiture, le président des États-Unis prête serment sur la Bible. Joe Biden a choisi une bible qui appartient à sa famille depuis 1893. Certains de ses prédécesseurs ont préféré la bible d’illustres présidents, tels Washington ou Lincoln. Une façon pour eux de s’inscrire dans un héritage !
Actuailes n°126 - 27 janvier 2021
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