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La Centrafrique

La Centrafrique

27-01-2021 à 07:01:46

La Centrafrique regorge de richesses naturelles et pourrait être la « Suisse africaine ». Pourtant ce pays est en proie à la guerre civile presqu’en permanence depuis son indépendance en 1960.
La tenue des élections présidentielles a été difficile et, à peine la victoire du président sortant annoncée le 4 janvier, les heurts ont repris dans ce pays : mi-janvier, les rebelles faisaient leur entrée dans la capitale, Bangui.

S’agit-il d’une guerre à connotation religieuse ?

Les groupes rebelles que l’on retrouve aujourd’hui opposés au scrutin présidentiel sont regroupés au sein de la Coalition des patriotes pour la Centrafrique (CPC), regroupant six puissants groupes armés. Ces groupes sont peu ou prou les mêmes qu’en 2013, quand la coalition Seleka, majoritairement venue du Nord musulman, avait pris la capitale Bangui, en zone sud majoritairement chrétienne et défendue par ceux qu’on appelait « anti balaka1 ».

Peut-on pour autant conclure à des motifs religieux ? Non, cette vision simpliste est celle de l’Occident car il s’agit en fait de revendications avant tout économiques et politiques des peuples de la forêt et de la savane. Longtemps oubliés par le pouvoir central, ils contestent la suprématie des peuples riverains du fleuve Oubangui, qui monopolisent la présidence et les ministères depuis l’indépendance.

Pourquoi parle-t-on de « malédiction des dix ans » ?

Les Africains aiment se raccrocher à l’irrationnel. Depuis l’indépendance, la durée quasi systématique séparant deux coups d’État (prise du pouvoir par la force) en Centrafrique est de dix ans. Faustin Ange Touadera est ainsi le huitième président de ce pays. Et comme le dernier coup d’État date de 2013, son temps pourrait être compté si on s’en réfère à la malédiction invoquée…

Le savais-tu ?

Connais-tu le père fondateur de la nation Centrafricaine ? Il s’agit de Barthélémy Boganda. Avant d’être député puis éphémère premier président du pays, cet orphelin recueilli par des missionnaires fut le premier prêtre (ordonné en 1938) du clergé indigène d’Oubangui Chari, du nom de l’ancienne colonie française.

L’abbé Boganda concevait son action religieuse comme indissociable de son action sociale : « L’Évangile pour l’école, l’Évangile par l’école. » À ce titre, il se fit beaucoup d’ennemis en s’opposant aux pratiques traditionnelles de mariage forcé et de polygamie. Il mourut en 1959 dans un accident d’avion.

1. « Anti balaka » = du nom des gri-gris porté par certains soldats qui étaient censés les protéger des balles de fusil AK 47 (« anti-balles-AK »).

Guillaume

Actuailes n°126 - 27 janvier 2021


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