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Guerre civile au Yémen

Guerre civile au Yémen

09-02-2021 à 16:48:00

Le Yémen vit depuis six ans une guerre civile très dure.
Quelle part y ont pris les houthis ?

Houthis, rebelles ou terroristes ?

L’administration du nouveau président des États-Unis, Joe Biden, a décidé vendredi d’ôter les rebelles houthis yéménites de la liste américaine des « terroristes », où ils avaient été placés par son prédécesseur, Donald Trump, juste avant son départ de la Maison Blanche. De nombreux humanitaires avaient dénoncé une décision qui entraînait le blocage de l’aide humanitaire dans les territoires occidentaux et dans la capitale Sanaa tenue par les houthis.

Toutefois, le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, s’était félicité de cette décision de Donald Trump : « Les houthis méritent d’être classés comme terroristes pour leurs actes et leurs efforts permanents pour prolonger le conflit. » Une bataille de mots qui incarne les fractures du Yémen, le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, en proie à une guerre civile féroce et à des interventions extérieures qui ont divisé et détruit le pays.

Qui sont les houthis ?

Les houthis sont les membres d’une organisation armée, politique et théologique zaïdite (une branche du chiisme), active initialement dans le nord-ouest montagnard du Yémen puis dans tout l’ouest du pays, l’ancien Yémen du Nord, dont ils se sont emparés au cours de la guerre. Ils sont environ 10 000 combattants. Ils estiment avoir été marginalisés sur les plans politique, économique et religieux depuis la réunification du Yémen en 1990 et réclament un statut plus autonome.

Les rebelles houthis ont participé à la chute du président yéménite Ali Abdallah Saleh en 2012. Lorsqu’ils sont écartés du pouvoir par son successeur, ils se révoltent et prennent Sanaa par les armes, en septembre 2014. En mars 2015, l’Arabie saoudite intervient et lance ses premiers raids aériens contre les houthis. Mais, soutenus par l’Iran, les insurgés chiites ripostent. Riyad s’enfonce alors dans des combats sans fin contre cette guérilla. Critiquée pour avoir causé de lourdes pertes civiles et abandonnée par ses alliés, l’Arabie saoudite a diminué ses frappes. En conséquence, les houthis se renforcent de jour en jour.

Après six années de conflit sans paix à l’horizon, les Nations unies ont qualifié la situation du pays, où 80 % de la population dépend de l’aide internationale, de « pire crise humanitaire au monde », affirmant que plus de seize millions de personnes pourraient souffrir de la famine en 2021. Une année qui ne promet rien de bon pour les Yéménites.

Nour

Actuailes n°127 - 10 février 2021


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