Après plus de quatre-vingts jours passés en mer, la flotte du Vendée Globe rejoint les Sables-d’Olonne quittés le 8 novembre 2020 (Actuailes n° 122).
Pour ses trente ans et malgré la présence de huit nouveaux bateaux à grands foils (dérives en forme d’ailes), cette 9e édition n’aura pas permis de battre le record de soixante-quatorze jours et trois heures établi en 2017 par Armel Le Cléac’h. Elle aura été marquée, néanmoins, par de nombreux rebondissements et un dénouement incroyable.
L’Atlantique, avec ses dépressions et la tempête tropicale Theta, n’a pas épargné les concurrents. Avant le passage du cap de Bonne-Espérance, six skippers avaient déjà abandonné, dont Kevin Escoffier (son bateau PRB s’est brisé et a sombré dans une mer déchaînée). Ce dernier est récupéré, dans son canot de survie après plus de dix heures d’attente, par Jean Le Cam, aidé notamment dans sa recherche par Boris Herrmann et Yannick Bestaven. Après cinq jours, Kevin Escoffier est finalement transbordé sur la frégate le Nivôse.
Les mers du Sud ne laissent aucun répit aux navigateurs toujours en course et ne sont pas favorables aux pointes de vitesse espérées par les nouveaux IMOCA « volants ». Charlie Dalin, longtemps en tête dans ces conditions difficiles, doit réparer en mer son système de dérives volantes défectueux. C’est finalement Yannick Bestaven qui se présente en tête à l’entrée de l’océan Pacifique, puis au Cap Horn.
La remontée de l’Atlantique sud avec ses obstacles anticycloniques et le passage du pot au noir (zone de convergence intertropicale) voient la mise en place de tactiques très différentes. Yannick Bestaven y est le grand perdant. Désormais distancé de plus de cent milles nautiques par la tête de course, il tente une route très nord vers les Sables-d’Olonne dans l’espoir de trouver plus de vent et ainsi de rattraper son retard.
Charlie Dalin et Boris Herrmann, au coude-à-coude pour la victoire finale, optent, quant à eux, pour une route directe par le golfe de Gascogne, mais Boris Herrmann heurte de nuit un chalutier espagnol, le privant ainsi de toutes chances de victoire.
Les hommages de la ligne d’arrivée sont rendus mercredi 27 janvier 2021 à 20h35 à Charlie Dalin (Apivia). Néanmoins, c’est Yannick Bestaven (Maître Coq IV) qui est sacré vainqueur de cette 9e édition de « l’Everest de la mer » grâce à sa compensation de temps de 10h15 reçue lors du sauvetage de Kevin Escoffier, ramenant ainsi son temps de course à 80 jours, 3 heures, 44 minutes et 46 secondes.
Eric Liechtenauer
Actuailes n°127 - 10 février 2021
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